Deux ans après la précédente saison, rebelote: les créateurs de la série The Umbrella Academy, elle-même basée sur des comics du même nom, remettent ça pour une quatrième saison. Et cette fois, il s’agit vraiment des dernières aventures de Five, Allison, Luther, Diego, Viktor et tous les autres.
Tenter de résumer l’intrigue des trois premières saisons tient un peu de la haute voltige, mais il suffit de savoir que la famille Hargreeves, tous des enfants de mères subitement tombées enceintes et ayant accouché dans les minutes qui ont suivi – des enfants dotés de superpouvoirs, qui plus est –, a largement été impliquée dans des questions liées au voyage dans le temps, mais aussi à la fin du monde. Rien de moins!
À la fin de la troisième saison, pour inverser la fin de l’univers, Allison « redémarre » en quelque sorte la ligne du temps, ce qui ramène tout ce beau monde dans une nouvelle réalité où les choses sont quelque peu différentes. Cinq années vont s’écouler, soit de 2019 à 2024, une période où nos protagonistes, privés de leurs pouvoirs, vont tenter de se créer une vie normale, sans vraiment y arriver.
Mais cette série ne serait pas The Umbrella Academy sans péripéties spatiotemporelles, et l’on comprend rapidement qu’un mouvement, dirigé par Gene et Jene Thibedeau (Nick Offerman et Megan Mukllaly), souhaite effectuer une « purge » et restaurer la « véritable » ligne du temps, différentes réalités en venant à se télescoper et entraîner leur lot de problèmes. À preuve, disent-ils: ces artefacts provenant de diverses versions, comme ce film mettant en vedette une actrice différente, en fonction de l’endroit d’où il provient.
Pour qualifier cette multiplication des réalités, les deux leaders de ce qui ressemble largement à un culte religieux apocalyptique parlent de « l’effet Umbrella ». De là à imaginer que nos héros sont responsables d’un cycle sans fin de distorsions temporelles, de fins du monde avortées et de retour à une case départ chancellante, il n’y a qu’un pas.
C’est une véritable course contre la montre qui s’engage donc, chaque camp voulant mettre la main sur Ben (le mouton noir de la famille Hargreeves, rescapé d’une autre ligne temporelle) et sur Jennifer, une jeune femme qui représenterait la clé de cette « purge ». Par la bande, les enfants Hargreeves voudront régler leurs comptes avec Reginald, le père tyrannique (joué par un Colm Feore toujours aussi en forme). Car quoi de mieux qu’une autre fin du monde pour tenter de régler ses traumatismes d’enfance?
Cette quatrième saison de The Umbrella Academy conserve un rythme intéressant, avec des rebondissements à foison… jusqu’à ce que l’on se rende compte que ladite saison ne compte que six épisodes, et qu’à la fin du cinquième, on a encore l’impression que les choses ne font que débuter. Personne ne pourra nous faire croire que Netflix a manqué d’argent. Que s’est-il passé, pour que l’on nous bouscule de la sorte?
Si l’ultime épisode vient en quelque sorte boucler la boucle, impossible de ne pas juger que The Umbrella Academy aurait mérité mieux comme dernière saison. Après tout, nous nous étions rapidement attachés à cette famille aussi dysfonctionnelle qu’étrangement adorable. Mais il y a sans doute une limite au nombre de fois où l’on peut à la fois détruire l’univers et le sauver de nous-mêmes…