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Quel est le résultat, sur scène? Comment conjuguer création maléfique, apocalypse et questionnement moral et philosophique? C’est là une excellente question, mais la version littéraire de Wollstonecraft réussit déjà l’exploit d’être aussi efficace que complexe.

Quatre mille ans. Quatre mille ans de guerres, d’horreur, de massacres. Quatre mille ans d’exils, de quêtes identitaires souvent vouées à l’échec. Au théâtre de Quat’sous, Olivier Kemeid remonte L’Énéide, pièce portant sur l’éternelle quête des réfugiés, jetés sur les routes du monde par ce qui est trop souvent attribuable à la bêtise humaine.

D’abord strictement destinée au public suédois sous la forme d’une série télévisée, puis condensée en un film de cinéma long métrage pour être diffusée à l’international, Scènes de la vie conjugale, l’œuvre désormais mythique d’Ingmar Bergman est proposée pour le théâtre au Quat’sous à Montréal. Dans cette version québécoise, ce sont James Hyndman et Evelyne de la Chenelière qui incarnent le couple dont on suit les péripéties sur une période de quelque vingt ans.

Le pouvoir féminin a toujours comporté quelque chose de plus complexe que le penchant masculin. Encore aujourd’hui, les femmes, qu’elles gouvernent ou non, sont jugées selon des normes plus strictes que leurs homologues disposant d’un pénis. Dans la pièce Souveraines, une oeuvre surprenante présentée au Théâtre de Quat’sous, l’auteure et comédienne Rose-Maïté Erkoreka explore cette dichotomie.

« On ne raconte pas le capitalisme en 15 minutes », lançait, goguenard, le directeur artistique du Théâtre de Quat’Sous, Olivier Kemeid, avant le début de Chapitres de la chute, dont la première avait lieu jeudi soir sur les planches de l’institution culturelle de la rue Roy. À preuve, ce marathon théâtral de quatre heures sur les origines et l’éventuelle disgrâce de Lehman Brothers, institution financière qui s’est retrouvée au coeur de la crise financière de 2008.

Superbe. Magistral. Incroyable. Sur scène, Alexandre le Grand vient de mourir, achevé par un dialogue avec la Mort elle-même. Et dans la salle, le public relâche son souffle après 90 minutes d’une performance extraordinaire d’Emmanuel Schwartz dans Le tigre bleu de l’Euphrate, présentée au Théâtre de Quat’sous.