Il y a de ces films qui, comme Cube, réussissent à se démarquer de la masse et ont un impact suffisamment important, dans le monde du septième art, pour qu’on se prenne à imaginer un concept poussé encore plus loin. Et si cette tendance fonctionne parfois, dans le cas d’Hypercube, ou Cube 2 pour les intimes, le résultat donne l’impression d’avoir mangé quelque chose d’hallucinogène, mais aussi de pas très frais.
Le Cube, donc, dont la présentation n’est probablement plus à faire: une prison formée de multiples versions d’une pièce cubique possédant une entrée, sur chacune de ses faces, qui mène à d’autres pièces identiques. Et dans certaines, on retrouve des pièges mortels.
Réalisé par Andrzej Sekula, Hypercube, comme son nom l’indique, émet l’hypothèse qu’en plus des trois dimensions traditionnelles, on y ajoute une quatrième. Non pas le temps, mais plutôt une autre dimension, ce qui permet d’obtenir un tesseract, soit un genre de cube intégré dans un plus grand cube, mais aussi un cube replié sur lui-même. La définition officielle est très technique, et le film tente d’ailleurs un peu gauchement d’expliquer le tout, mais il faut surtout savoir qu’un hypercube n’est qu’une théorie mathématique, et qu’il est impossible d’en construire un.
Mais ce n’est pas cela qui arrêtera notre film, où une série de personnages sont enfermés dans un tel Cube multidimensionnel. Rapidement, on comprendra que tous et toutes sont liés à Izon, une compagnie du secteur de la Défense qui est liée à la construction de cette prison. Et on saisira aussi qu’il ne s’agit plus seulement d’un Cube où les pièces se déplacent à certains intervalles, mais d’un endroit où le temps et l’espace semblent particulièrement variables. Comment, alors, tenter de sortir de cet endroit?
Il faut certainement donner cela à M. Sekula, ainsi qu’aux scénaristes Sean Hood, Ernie Barbarash et Lauren McLaughlin: ils ont tenté de faire du neuf avec un concept intéressant, oui, mais forcément limité par son existence même. Sauf que l’exécution laisse plus qu’à désirer. Tout d’abord, parce que les acteurs sont passablement mauvais, même si des gens comme Kari Matchett semblent faire leur possible.
Ensuite, les effets spéciaux sont d’une médiocrité risible. On comprend que les effets spéciaux par ordinateur, ça coûte cher, et qu’en 2002, on voulait avoir l’air cool avec un cube tout blanc, des concepts de voyage dans le temps et de géographie non-euclidienne, et donc un recours aux images de synthèse, mais c’en est rapidement gênant. En fait, on a parfois l’impression d’être dans ces émissions de télé de la fin des années 1980 et du début des années 1990 où l’animation par ordinateur semblait tenir avec du papier collant.
Enfin, même si l’équipe de production a cherché à apporter de l’eau au moulin de Cube, le scénario n’a aucun sens. Y compris la toute fin, alors qu’on nous offre quelques pistes de réponse… Avant de tuer le seul personnage survivant pour aucune raison.
Déjanté, mais vraiment pas dans le bon sens du terme, Hypercube est un mauvais rêve éveillé qui ne mérite franchement pas d’être vu. Si l’on veut vraiment plus de Cube, il y a toujours Cube Zero, qui fera d’ailleurs l’objet de sa propre critique. Autrement, si l’on souhaite écouter un film nul, autant en prendre un qui soit au moins un peu drôle. Bref, passons notre tour.