Il y a un mystère, du côté de chez Disney: après cinq films, après au moins cinq séries et miniséries télé basées sur l’univers de Star Wars, à la suite de l’acquisition de la franchise auprès de Lucasfilm, comment est-il possible que la qualité soit si variable? Autant Andor – et, dans une moindre perspective, The Mandalorian – est excellent, autant The Acolyte, la nouvelle télésérie dont les premiers épisodes sont disponibles depuis le mardi 4 juin, donne l’impression que l’on n’a rien appris.
Un siècle avant la chute de la République galactique et l’avènement de l’Empire, tel que raconté dans les épisodes I, II et III, les Jedi semblent vivre dans une société où rien ne les menace, et où le danger mortel des Sith, leurs ennemis jurés, est essentiellement un mauvais souvenir.
Pourtant, quelqu’un se met à tuer des Jedi. Et devant la multiplication des victimes, une enquête finira par révéler que l’assassin n’est pas la plus grande menace envers l’ordre et la paix, mais que quelque chose de plus sinistre tire les ficelles dans l’ombre…
Sur papier, l’idée semble intéressante: on sait que les Sith ont, lentement et méthodiquement, préparé leur retour, éventuellement aidés par un certain Palpatine et Anakin Skywalker. Mais on ignore largement ce qui s’est passé avant les événements de la prélogie.
Bref, il y avait ici beaucoup d’espace pour développer l’univers de la Guerre des étoiles, sans s’empêtrer dans la saga Skywalker et la continuité de ce qui a été publié et créé depuis 1977.
Cela étant dit, The Acolyte adopte les pires aspects des oeuvres de George Lucas, sans offrir ni l’audace d’Andor, par exemple, ni l’aventure de Mandalorian, ni encore la nostalgie des Skywalker, justement. On a plutôt droit à quelque chose qui tient à la fois de la série policière incomplète, du drame pour adolescent et de l’hommage un peu raté à un monde bien plus complexe.
Bien entendu, la presse n’a eu droit qu’au quatre premiers épisodes de cette saison (ou minisérie?), mais l’impression qui s’en dégage est que l’on nous propose pratiquement un film amateur, plutôt qu’une véritable oeuvre portant l’imprimatur d’un univers valant des milliards de dollars. D’ailleurs, pour toutes les ressources à sa disposition, la compagnie Disney est-elle capable d’embaucher des scénaristes compétents? Ou de bons acteurs? Cette idée d’offrir un peu d’action, puis de transformer les acteurs en statues pour offrir des explications, ou faire avancer le dialogue, était l’un des pires aspects de la prélogie; dur à croire que l’on a jugé qu’il s’agissait d’un exemple à suivre…
On voudrait tant que les produits Star Wars, qu’il s’agisse de films, de séries télé, ou encore de jeux vidéo, fonctionnent. On voudrait revivre cette époque bénie où l’on a découvert les aventures de Luke Skywalker et de ses amis. Ou même approfondir un univers complexe en examinant les implications morales d’une guerre de guérilla (rebonjour, fantastique Andor). Mais on nous sert plutôt du réchauffé inintéressant, avec The Acolyte. Quel gâchis.