Neuvième film de l’univers cinématographique de The Conjuring, The Nun II, maintenant disponible en 4K, Blu-ray et DVD, continue d’explorer le parcours du démon Valak à travers l’Europe avant qu’Ed et Lorraine Warren, les fameux enquêteurs du paranormal, ne soient confrontés à cette entité maléfique de l’autre côté de l’océan.
Nous sommes en 1956. Quelques mois se sont écoulés depuis les événements dépeints dans The Nun (lire notre critique ici).
Après avoir neutralisé la présence diabolique qui se terrait entre les murs de l’abbaye roumaine de Saint-Carta, la sœur Irene Palmer a retrouvé la quiétude et la prière dans son couvent en Italie. Elle ignore qu’une vague de décès aux allures suspectes, touchant uniquement des ecclésiastiques, parcourt l’Europe entière d’est en ouest.
En raison de son expérience dans le domaine du surnaturel, le Vatican lui demande d’enquêter sur cette affaire, ce qu’elle accepte à contrecœur. Elle part alors pour Tarascon, en France, où la plus récente victime, le père Noiret, a été brûlé vif dans son église par une force mystérieuse. Sur place, elle retrouve la trace de Maurice Thériault, l’homme qui l’a aidé en Roumanie à combattre le démon Valak, et tout indique que ce dernier est maintenant possédé par l’entité. Sœur Irene parviendra-t-elle à la stopper, et la renvoyer en enfer pour de bon cette fois-ci?
Bien qu’il soit axé sur un personnage ayant véritablement existé, The Nun II utilise des faits véridiques avec une telle liberté qu’ils n’ont plus grand-chose à voir avec la réalité. Natif des Laurentides, Maurice Thériault a effectivement été exorcisé à plusieurs reprises dans les années 1980 parce qu’on le croyait possédé par un démon, mais l’homme, qui a passé la majeure partie de sa vie dans le Maine, n’a jamais mis les pieds en Roumanie ou en France, où se déroule le film.
Si quelques moments font sursauter, le long-métrage ne s’appuie pas sur une violence exagérée, et propose de l’horreur classique et gothique, dans une facture évoquant les productions de la Hammer des années 1970. Il est dommage que le scénario continue d’entretenir le mystère sur l’identité de sœur Irène, que plusieurs supposent être une jeune Lorraine Warren, une hypothèse appuyée par le fait que c’est la sœur de l’actrice Vera Farmiga qui tient le rôle, mais il faudra probablement attendre l’inévitable The Nun III pour connaître le fin mot de l’histoire.
The Nun II est un film aux images très sombres, qui utilise les éclairages avec brio afin d’insérer de petites touches lumineuses peinant à percer l’obscurité, ce qui crée une atmosphère oppressante. Remplaçant Corin Hardy derrière la caméra pour cette suite, la réalisation de Michael Chaves est généralement mieux ficelée. Une scène incroyablement originale et saisissante montre par exemple un présentoir de magazine où les pages soufflées par le vent forment, dans une sorte de mosaïque, l’image de la religieuse démoniaque qu’emprunte le démon Valak.
Taissa Farmiga reprend avec aplomb le rôle de sœur Irene et Jonas Bloquet, dont le personnage de Maurice Thériault était assez secondaire dans le premier film, a l’occasion de montrer l’étendue de son talent cette fois-ci dans la peau du possédé. Jouant Sophie, l’une des élèves du pensionnant pour filles où se déroule la majorité de l’intrigue, la jeune Katelyn Rose Downey livre une performance étonnamment nuancée pour une comédienne de son âge.
La version ultra-haute définition de The Nun II contient le film sur disque 4K ainsi qu’un code donnant accès à une copie numérique. Il n’y a que deux courtes revuettes du côté du matériel supplémentaire sur l’édition, totalisant une douzaine de minutes. Dans la première, le producteur James Wan et le réalisateur Michael Chaves abordent la popularité de la nonne maléfique et expliquent les motivations pour tourner en France (à Aix-en-Provence plus précisément) afin de tirer profit des bâtiments anciens de la ville et récréer le plus authentiquement possible l’époque à laquelle prend place le long-métrage. La seconde revuette se consacre à la décision d’avoir recours aux effets pratiques plutôt qu’aux images par ordinateur. On y explore également la conception du démon aux cornes de bouc et aux sabots, ainsi les quatre heures de maquillage requises pour transformer le comédien en créature infernale.
Loin d’être le meilleur chapitre de l’univers cinématographique inspiré des enquêtes paranormales du couple Ed et Lorraine Warren, The Nun II est quand même légèrement mieux réalisé que le volet précédent, et cette suite devrait plaire aux amateurs de films d’horreur préférant une bonne ambiance gothique aux effusions de sang.
6/10
The Nun II
Réalisation: Michael Chaves
Scénario: Ian Goldberg, Richard Naing et Akela Cooper
Avec: Taissa Farmiga, Jonas Bloquet, Storm Reid, Anna Popplewell, Bonnie Aarons, Katelyn Rose Downey et Suzanne Bertish
Durée: 110 minutes
Format : UHD (4K et copie numérique)
Langue : Anglais, français et espagnol
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