Après une première partie aux allures de (très) mauvais calque de Star Wars, voilà que Netflix persiste et signe, sans doute pour des raisons contractuelles, avec la deuxième partie de Rebel Moon, le projet de space opera du réalisateur Zack Snyder. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce dernier noie quelques bonnes idées dans une mer de médiocrité.
Résumé de l’épisode précédent: le méchant empire galactique, représenté par le méchant ayant la pire coupe de cheveux de la galaxie, exige qu’un petit village situé sur une planète lointaine remette une quantité excessive de grain à son équipage, sous peine d’extermination. Et dans ledit village, une ancienne commandante impériale, accusée d’avoir tué la princesse lors de l’assassinat de la famille royale impériale, quelques années auparavant, ira chercher une bande de malfrats et de rebelles pour s’opposer aux forces sombres d’un empire cruel et… et tout cela, c’est du déjà vu. De l’archi déjà vu.
Tellement du déjà vu, en fait, et du déjà vu alimenté par des personnages unidimensionnels ânonnant des répliques cliché, que terminer la première partie tenait davantage du supplice que du divertissement. Pourquoi, alors, écouter la suite? Peut-être par paresse, peut-être parce que Netflix veut absolument rentabiliser ses dépenses et nous bombarde avec des extraits chaque fois que l’on atterrit sur le service? Peut-être, sinon, parce que la déprime nous guette, en ce printemps qui ressemble surtout à un automne?
Quoi qu’il en soit, Rebel Moon, deuxième partie a des allures de déraillement de train au ralenti: non seulement toute la prémisse originelle ne tient pas debout – pourquoi un empire galactique disposant de la technologie pour voyager plus vite que la lumière aurait-il besoin du blé récolté par un petit village de paysans pauvres, si ce n’est pour être simplement cruel? –, mais en plus, après nous avoir montré une assez longue séquence d’action, en début de film, Snyder a apparemment décidé qu’il était temps de stopper l’avancement du scénario et de nous présenter un long moment où nos personnages récoltent et ensachent ledit blé.
Et cette récolte est effectuée à la main, s’il vous plaît, dans un monde où l’on possède pourtant des fusils laser. Mais non, il nous faut ces 20 minutes de récolte à la main, avec quantité de ralentis. D’ailleurs, l’idée d’utiliser les sacs de blé comme sacs de sable pour bloquer les tirs ennemis et empêcher le méchant empire de simplement bombarder le village sert de prétexte à la bataille finale, qui se déroulera avec force fusillades et moult explosions… et beaucoup de ralentis, encore une fois.

Finalement, quand le grand méchant donnera l’ordre de simplement pulvériser le village du haut des airs, un officier rappellera l’existence du grain (et la présence de troupes alliées au sol), mais cet aspect du script, pourtant à l’origine du film en entier, est promptement évacué du long-métrage. Quelle absurdité.
Il faut cependant rendre à César ce qui lui appartient: quelques aspects visuels de Rebel Moon sont intéressants, dont cette salle des machines du vaisseau de guerre de l’empire galactique qui fonctionne apparemment au charbon, ou encore ces blindés aux allures d’araignées en métal qui dégagent une épaisse fumée noire et qui lâchent des « cris » mécaniques terrifiants.
Mais autrement, l’histoire est d’un ennui abyssal, les personnages sont inintéressants, Snyder ne sait que faire de tout ce temps qui lui a été accordé par les gens de chez Netflix, et il existe tellement de meilleurs films de science-fiction qu’on se demande ce qu’on fait encore à regarder cette erreur… ou pourquoi cette critique va clairement dépasser les 600 mots.
Franchement raté, Rebel Moon a quelques moments potables, mais ceux-ci sont noyautés par un océan d’ennui et d’idées remâchées et mal exécutées. On se demande franchement pourquoi on confie encore de tels projets à un réalisateur qui n’est clairement pas capable de trouver un scénario original et d’offrir autre chose que du réchauffé. Ou peut-être est-ce cela, la formule Netflix?