Ayant remporté un succès d’estime lors de sa sortie en 2009 malgré ses nombreux problèmes techniques, Risen a acquis sa part d’adeptes et le jeu a même eu droit à deux suites. Pourtant, quatorze ans plus tard, valait-il vraiment la peine de ressortir ce RPG sans lui apporter aucune amélioration notable?
Dans Risen, on incarne un passager clandestin sans nom. Secoué par une terrible tempête, le bateau à bord duquel il prenait place coule, et l’homme s’échoue alors sur les rives de Faranga, une île méditerranéenne peu hospitalière dominée par un volcan actif. On se retrouve alors au beau milieu d’une lutte de pouvoir à finir entre les deux factions habitant l’endroit, avec d’un côté les bandits de Don Esteban, et de l’autre les forces de l’Inquisition, qui capturent tous ceux et celles croisant leur chemin pour les emprisonner dans leur monastère. De mystérieux temples ont récemment surgi du sol, ouvrant l’accès à une série de grottes et de donjons souterrains. Sans armes, sans mémoire et vêtu simplement de haillons, il faudra affronter les Titans, les créatures qui y étaient emprisonnées, et ramener un semblant d’ordre sur l’île.
Si les mécaniques qu’on retrouve dans Risen étaient originales lors de la sortie du titre en 2009, elles sont devenues assez répandues dans les RPG depuis. Il n’y a pas de classes, et l’on peut développer les compétences de son personnage selon ses goûts et ses préférences. Pour nous aider à survivre aux dangers de l’île de Faranga, on dispose d’un arsenal varié (épée, hache, bâton, arc, arbalète) mais malheureusement, les mouvements sont raides, et le combat est primitif et peu satisfaisant, surtout au début, alors que notre équipement est basique et que l’on ne possède aucune habileté magique. Le bouton B, servant à parer les attaques, ne fonctionne pas toujours comme il devrait, à moins de se placer dans une position parfaite pour bloquer. On meurt donc souvent, davantage en raison du système de combat alambiqué que du niveau de difficulté des ennemis.

Chaque quête résolue dans Risen accorde de l’expérience. En montant de niveau, on obtient un point d’apprentissage, que l’on peut investir auprès d’un entraîneur pour acquérir de nouvelles habiletés en alchimie, en crochetage, en acrobatie, ou pour apprendre à lancer des projectiles magiques et des boules de feu. On peut également les utiliser pour augmenter les différents aspects de nos compétences, dont la force, la dextérité, la sagesse, ou l’énergie vitale. On amasse des tonnes de plantes (champignons, menthe, herbe du voyageur, etc.) indispensables pour concocter des potions. On récolte la viande, les dents et les peaux des animaux tués, et quand on possède une pioche, on peut extraire des minéraux de certaines parois rocheuses.
Risen n’est ni un reboot ni une version remasterisée, mais un simple port optimisé pour les consoles de la génération précédente, ce qui constitue une occasion ratée. Pourquoi ne pas avoir visé les consoles de cette génération, et procédé à une bonification en bonne et due forme du titre? À part quelques changements apportés à l’interface, les graphiques n’ont pas du tout été améliorés. S’ils sont passables lors du jeu en tant que tel, les cinématiques sont particulièrement horribles, et trahissent leur âge, puisque les rendus ont fait beaucoup de chemin en 14 ans. Dans l’état actuel, du moins en ce qui concerne la version Xbox, le titre est presque injouable. Il y a en effet un bogue majeur: dès que l’on essaye de sauver sa partie ou de charger une sauvegarde, le jeu lâche. On est donc obligé de se fier sur la sauvegarde automatique, ce qui constitue un inconvénient majeur pour un RPG.
Il aurait valu la peine de moderniser les graphiques de Risen et d’arranger les bogues qui existaient déjà lors de la sortie initiale du jeu en 2009. Malheureusement, seuls les nostalgiques ayant passé des dizaines d’heures dans la mouture originale apprécieront ce port, et son expérience passée date.
5.5/10
Risen
Développeur: Piranha Bytes, Wizardbox
Éditeur: THQ Nordic, Deep Silver
Plateformes: PlayStation 4, Nintendo Switch, Xbox One (testé sur Xbox Series X)
Jeu disponible en français (textes à l’écran et voix parlées)