Animé par Nadine Walsh, une conteuse elle aussi, le spectacle d’ouverture du Festival interculturel du conte de Montréal au Théâtre Outremont a été une réussite et m’a donné envie d’assister aux nombreuses autres représentations que ce beau festival propose pour sa 16e édition.
Les prestations des artistes, conteurs, musiciens et chanteurs ont tourné autour de la génération, de la transmission et du vieillissement, un thème qui fut l’occasion de rappeler que tant qu’on est vivant et qu’on peut se raconter des histoires, il n’y a pas vraiment lieu de distinguer la jeunesse de la vieillesse.
Après la projection d’un beau petit film hommage à certains grands conteurs du Québec, Michel Faubert et Marco Calliari ont ouvert la soirée en proposant une version mise en musique du conte d’Ovide Soucy, un vieil homme bien plus malin que le diable. La déclamation du récit en français et en italien sur la musique heavy metal interprétée par Marco Calliari était à la fois facétieuse, drôle et insolite, et d’un effet très agréable.
Suivirent l’histoire du vieil aigle veuf qui voulait peut-être se remarier avec une chouette, joliment racontée par Nadine Walsh, puis le conte de l’homme qui tressait ses raquettes de bien particulière façon par l’artiste de la nation innue Kathia Rock, dont la belle voix de chanteuse complétait le récit.
Vint alors le Catalan Alberto Garcia Sánchez, mon préféré, avec la délicieuse histoire de la jupe qui était devenue un peu trop petite avec le temps pour être portée par sa propriétaire… La jeune Québécoise Renée Robitaille se métamorphosa ensuite en sa grand-mère pour nous confier les secrets de sa vie sexuelle. La Mexicaine Mamselle Ruiz interpréta plusieurs chants, accompagnée de sa guitare. Et la soirée se termina sur la prestation du Sénégalais Thierno Diallo qui nous conta les déboires de la salamandre menacée par le serpent, la manière dont les anciens expliquent l’existence de la guerre parmi les humains.
Si les contes nous viennent du monde entier, on retrouve au-delà de leurs accents particuliers le plaisir de la métaphore, de la poésie, de l’humour, et du simple bonheur de se faire raconter des histoires et d’y croire pour un temps.
Ce n’est pas moins d’une cinquantaine de conteurs et de conteuses qui participent cette année au Festival interculturel du conte de Montréal. Avec plusieurs spectacles en anglais et pour les familles, la programmation comprend 45 spectacles en solo ou à plusieurs conteurs, toujours à petits prix quand ils ne sont pas gratuits.
16e édition du Festival interculturel du conte de Montréal, du 22 au 31 octobre 2021