Le monde du jeu vidéo est vaste, très vaste. Nous n’en sommes certes pas aux 40 siècles qui nous contemplent du haut des pyramides, mais depuis les tous premiers « jeux », au début des années 1960, les révolutions se sont multipliées et le genre a connu une croissance exponentielle. Avec sa série High Score, Netflix met en lumière plusieurs moments marquants de cette histoire riche et mouvementée.
Des premiers jeux d’arcade à DOOM, en passant par l’effondrement du marché en 1982, notamment après le lancement de l’infâme E.T., sur Atari… les recherchistes s’en sont donné à coeur joie pour faire ressortir six moments (et jeux) essentiels de l’histoire de cette industrie qui vaut aujourd’hui, aux États-Unis, que le cinéma et la musique combinés.
Bien entendu, devant un si grand nombre de titres, de courants, de créateurs, on pourrait facilement se perdre. D’autant plus que la première saison de cette série documentaire ne compte que six épisodes. Et six épisodes d’un peu moins d’une heure, c’est très peu pour couvrir l’ensemble de l’histoire du jeu vidéo. Fort heureusement, que ce soit pour les néophytes ou encore les mordus, Netflix a su trier le bon grain de l’ivraie et éviter de se perdre dans des dédales de genres, sous-genres et sous-sous-genres, ou encore s’égarer du côté des considérations plus techniques.
Oui, le côté technologique de la chose y est abordé, mais toujours pour soutenir la trame narrative des différents intervenants. Et fort heureusement, l’univers vidéoludique est suffisamment jeune pour que les créateurs de renom – et même ceux dont le nom est quasiment disparu des livres d’histoire – soient presque tous encore en vie, disponibles pour répondre à l’équipe de production. Qui n’a jamais rêvé de discuter de jeux vidéo avec Nolan Bushnell, créateur de Pong et fondateur d’Atari? Ou d’aventure avec le couple formé de Roberta et Ken Williams, à qui l’on doit non seulement le studio Sierra, mais aussi la série King’s Quest, notamment?
On a beau connaître les noms de ces gens, avoir lu sur leur parcours, leurs réalisations, on se prend à découvrir leurs sources d’inspiration, les petites choses qui les ont motivés, les écueils qu’ils ont dû éviter. Le tout dans un format dynamique et efficace, sans être trop rapide.
Mais l’aspect le plus intéressant est sans doute ces gens un peu moins connus dont on fait la connaissance au fil des épisodes. Howard Scott Warshaw, qui a créé E.T. en quelques semaines seulement; Rebecca Heineman, sacrée championne à Space Invaders, et qui en profite pour évoquer sa transition vers son identité féminine… Il est aussi question de Ryan Best, concepteur du premier jeu de rôle LGBTQ, ou encore de Gordon Bellamy, qui s’est battu pour intégrer des joueurs noirs dans la série Madden NFL.
Plus que les grands noms – dont la présence est évidemment plus qu’intéressante –, ce sont ces voix moins connues qui représentent le plus important avantage de la série. Après tout, combien d’heures de documentaire, combien de vidéos YouTube, combien de livres existe-t-il à propos des jeux vidéo?
Autant les amateurs avertis que les nouveaux venus trouveront donc leur compte dans cette série, qui se consomme en petites quantités, ou en une longue séance. À déguster avec grand plaisir.