De nos jours, il est difficile de ne pas penser à J.K. Rowlings dès qu’il est question d’école de magie et de créatures mythiques, mais avec ce premier tome intitulé Un jour je serai fantasticologue!, l’héroïne de la série Sorceline prouve qu’elle est davantage qu’une version féminine de Harry Potter.
Sorceline rêve depuis toujours de pratiquer la cryptozoologie, et de soigner les animaux mythiques dont l’humanité réfute l’existence. Bien qu’elle soit excitée à l’idée de se rendre sur l’île de Vorn pour y suivre un stage avec le réputé professeur Archibald Balzar, les choses ne se passent vraiment pas comme elle l’avait imaginé. En plus d’arriver en retard à son premier cours et de se découvrir des rivaux parmi les autres étudiants, un étrange mal frappe l’endroit, et de plus en plus d’élèves se voient transformés en statues de verre. En tentant d’élucider ce mystère, Sorceline en apprendra un peu plus sur elle-même, et surtout, sur ses origines…
Espiègle, allumée, et dotée d’une personnalité bouillante qui la pousse parfois à prononcer des paroles qu’elle regrette par la suite, Sorceline est une héroïne bien de son temps. Bien que l’univers créé par Sylvia Douyé soit peuplé de gorgones, de fées, de griffons, de vampires et de sorcières, l’auteure ancre son histoire dans la réalité, en dépeignant les balbutiements de la vie sociale chez les adolescents. Alors que ses personnages sont légèrement stéréotypés (tout comme son esquisse de triangle amoureux), l’intrigue policière présentée en filigrane s’avère assez captivante pour donner envie de lire les prochains tomes afin d’en connaître le dénouement.
L’illustratrice italienne Paola Antista a fait ses classes chez Disney, et l’on sent cette influence dans son trait souple et assuré, et ses personnages arrondis aux grands yeux démesurés. En plus de dessiner des visages extrêmement expressifs, l’artiste parvient à faire ressortir le côté mignon de créatures appartenant habituellement au monde de l’horreur, comme les gorgones ou les vampires, et chacune des cases foisonne de petits détails. Alternant entre des bleus profonds sertis de mauve la nuit et le bourgogne, le brun et le crème le jour, le travail de coloration est magnifique, et donne vie aux illustrations.
Proposant du policier dans un univers fantastique, le premier tome de Sorceline saura envoûter les adolescentes avec une héroïne qui leur ressemble, et une ménagerie de créatures toutes plus adorables les unes que les autres.
Sorceline, de Sylvia Douyé et Paola Antista. Publié aux éditions Vents d’Ouest, 48 pages.
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