Vendredi soir dernier, le quatrième concert de la série montréalaise d’Arion Orchestre baroque avait lieu sous l’archet du violoniste et chef invité russe, Boris Begelman.
Au programme de ce concert intitulé Virtuosi:
Giuseppe Antonio Brescianello (1690 – 1758)
Symphonie en fa majeur opus, no 5 Johann Joachim Quantz (1697-1773)
Concerto pour 2 flûtes, cordes et basse continue en ré majeur QV 6:1
Antonio Vivaldi (1678 – 1741)
Concerto pour violon en ré majeur, RV212
George Frideric Handel (1685-1759)
Concerto grosso en sol mineur op.6 no 6, HWV 324
Johann Sebastian Bach (1685-1750)
Concerto en la mineur pour violon, cordes et basse continue BWV 1041
Georg Philipp Telemann
Concerto pour 3 violons, cordes et basse continue en fa majeur, TWV 53: F1, (tiré de la production ll de Tafelmusik)
Un programme, donc, qui introduisait un nouveau compositeur dans le répertoire de l’orchestre, Brescianello, et un nouvel interprète dans la très longue liste de l’orchestre, Boris Begelman, un élève d’Enrico Onofri, un des favoris du public d’Arion.
Dès la sinphonia, le soliste nous fait apprécier la riche couleur de son violon signé Louis Moitessier. Violon qui, selon les dires de Begelman, a été déniché par le même ami qui lui a fait découvrir Brescianello. Voilà un bon ami.
Rapidement, on se rend compte que le chef et les membres de l’orchestre sont contents d’être ensemble et que la communication passe bien.
Dans le Quantz, Claire Guimond et Alexa Rane-Wright, se paient ou plutôt nous paient une gâterie. Ce concerto pour deux flûtes laisse beaucoup plus de place que bien d’autres aux flûtes entre elles. Un sublime dialogue, soutenu très délicatement par l’orchestre. On aurait voulu prolonger ce moment.
On l’a dit plus haut, le concert avait pour titre Virtuosi. Donc, Vivaldi, n’est-ce pas ? Peut-être pas le concerto le plus original du compositeur (on aurait dit parfois une étude) mais toute une vitrine pour un vrai virtuose. De la maîtrise, un plaisir évident et la capacité de tirer le maximum d’un très bel instrument, tout en évitant, de peu, de déplumer son archet. On a même entendu des aigus qu’on n’imaginait pas exister.
Le concerto grosso était bien sûr l’occasion pour l’orchestre de se faire valoir un peu plus et cette occasion n’a pas été manquée. Beaucoup de sensibilité dans le premier mouvement et le premier allegro très bien senti.
Pour le Bach, assez virtuose aussi, on a remarqué un accompagnement bien solennel et une magnifique sonorité des violoncelles et de la contrebasse dans le troisième mouvement.
Le Telemann était de la même eau, tout comme le rappel. Pas grand-chose à dire de plus, si ce n’est que M. Begelman n’a pas dit non à l’idée de revenir à Montréal pour jouer les partitas de Bach, pourvu que ce soit dans une église. On lui a fait savoir que les églises étaient nombreuses chez nous.