Non, la crise du logement n’est pas un problème uniquement québécois (ou canadien), et n’est certainement pas imputable à l’immigration: en fait, un nouveau rapport de l’International Housing Observatory révèle qu’à l’échelle mondiale, le prix des propriétés continue de grimper plus rapidement que l’inflation.
Au dire des auteurs du rapport en question, qui sont rattachés à l’Université de Lancaster, voilà donc trois trimestres que ce phénomène se poursuit, ce qui porte à croire que la pression continue de croître au sein du marché immobilier.
Selon ces experts, cette pression, combinée à une abordabilité qui stagne, signifie que le fait d’acheter une propriété ou louer un logement devient de plus en plus impossible pour les ménages vivant dans les principales économies de la planète.
Ce sont les Pays-Bas qui se sont retrouvés en tête de ce triste palmarès, avec une hausse des prix des maisons de l’ordre de 3,2% entre juillet et septembre de l’an dernier, suivis par l’Espagne (1,7%) et le Royaume-Uni (1,3%). Aux États-Unis, cette hausse n’a été que de 0,5%, tandis qu’au Canada, la tendance s’est plutôt inversée, avec une diminution moyenne des prix d’environ 2,3% pendant cette période.
Et le phénomène ne touche pas seulement les futurs propriétaires: les locataires ne sont pas épargnés, non plus, mentionne aussi le rapport. Le coût des loyers aurait ainsi augmenté dans presque tous les pays examinés, écrit-on. Au Royaume-Uni, par exemple, la hausse a atteint un record de 1,7% entre juin et septembre.
Pour le professeur Efthymios Pavlidis, « si la hausse du prix des maisons peut être le signe d’une économie solide, une croissance soutenue ou excessive peut susciter de l’inquiétude et avoir des conséquences négatives pour l’économie, à l’échelle locale comme mondiale, ainsi que pour les ménages individuels. Voilà pourquoi il est si important de surveiller ces marchés ».
« Si les prix des maisons se détachent des « fondamentaux », comme les revenus ou les loyers, cela peut créer des bulles spéculatives… Et lorsque ces bulles éclatent, vous avez potentiellement une récession économique, comme nous l’avons vu durant la crise financière de 2008. »
Toujours aux yeux du Pr. Pavlidis, « si, dans les pays que nous identifions dans notre rapport, les prix de l’immobilier continuent d’augmenter rapidement, ces mêmes prix pourraient trop s’éloigner des niveaux de revenu, ce qui augmente les risques de krach et d’instabilité économique ».