On a découvert de la vie microbienne dans des fragments de roche ramenés d’un astéroïde. Mais l’excitation n’est pas de mise.
En 2020, la sonde spatiale japonaise Hayabusa 2 était revenue sur Terre après avoir récolté 5,4 grammes de roche sur un astéroïde appelé Ryugu. La capsule contenant la précieuse cargaison avait été transportée dans un laboratoire spécialisé, puis ouverte dans une chambre à vide. Une des équipes y avait plus tard découvert une vie microbienne.
Se doutant toutefois qu’un astéroïde sans air et sans eau n’était pas le lieu le plus propice à une vie extraterrestre, les scientifiques s’étaient gardés de sauter de joie. Et de fait, après analyse, les microbes se sont avéré être tout à fait terriens. Il a peut-être suffi d’une seule bactérie pour contaminer par accident un des échantillons lors d’une des opérations sur Terre.
Ce qui rappelle à quel point toute future annonce d’une telle découverte dans une roche ramenée d’ailleurs devra être faite avec la plus grande prudence. Même si des découvertes antérieures ont suggéré que des molécules organiques —qui ne sont pas de la vie, mais des « briques » nécessaires à la vie— pouvaient être transportées par des météorites ou des comètes, les annonces qui sont allées jusqu’à affirmer qu’on avait détecté de la vie ont toutes été réfutées: l’origine pourrait être, chaque fois, de banales bactéries terriennes.
Les plus optimistes réagissent déjà à l’article des chercheurs britanniques, paru dans la revue Meteoritics & Planetary Science, en précisant que ça ne prouve pas l’inverse, à savoir que ces microbes auraient effectivement pu être originaires de Ryugu. Mais même ces plus optimistes sont obligés d’admettre que le niveau de preuve requis avant de conclure en ce sens va devoir être élevé.