L’affaire a des allures de citoyens de la Fédération faisant « leur part » dans Starship Troopers: pour triompher de Swarm Grinder, il faudra tuer des bibittes. Des milliers, voir des dizaines de milliers de créatures aux allures d’insectes, histoire de relancer des sites miniers sur une planète éloignée… et développer une armée de robots meurtriers au passage.
Développé par Last Bite Games, le jeu est une adaptation intéressante du concept de wave survivor, ou encore d’émules de Vampire Survivor, bullet hell personnel, peu importe la façon dont nous voulons définir ce sous-genre du jeu d’action.
Aux commandes d’un robot doté de capacités et d’armements spécifiques, donc, notre personnage est amené à réactiver une vingtaine de balises; pour ce faire, il faudra se rendre à tout autant d’emplacements, sur la carte du niveau. Mais la chose est moins facile qu’on le croit, la quasi totalité du terrain étant recouverte de sortes de capsules gélatineuses qui sont soit vides, soit contiennent un représentant de ces insectes bien décidés à vous bouffer pour le petit déjeuner.
Une fois ces balises atteintes – et dégagées –, celles-ci présenteront trois options au joueur, que ce soit des armes, des améliorations pour celles-ci, ou encore des habiletés générales dont notre robot pourra tirer profit.
C’est aussi dans ce contexte qu’est révélé l’un des grands avantages de Swarm Grinder sur les autres jeux du genre; en effet, la plupart des améliorations apportées à notre engin entraîneront aussi une consommation accrue de carburant. Carburant que l’on récolte en terrassant nos ennemis, certes, mais carburant qui dicte aussi à quel point nous serons efficaces dans nos attaques, nos pouvoirs spéciaux, etc. Si la jauge de carburant flirte avec les 200 unités (pour une capacité normale de 100), alors notre robot sera beaucoup plus agressif et efficace; entre 100 et 150 unités, cette surcapacité sera réduite.
Et si l’essence se tarit, alors notre robot encaissera peu à peu des dégâts, ce qui est tout sauf souhaitable. D’autant plus que cela risque surtout de se produire alors que nos armes sont de moins en moins efficaces contre les ennemis, et que ceux-ci sont de plus en plus nombreux. Pas au bon moment, bref.
Foncer… à ses risques et périls
Cette nécessité de toujours faire le plein force aussi le joueur à constamment être en mode attaque. Mais cette vision des choses s’accompagne d’une multiplication de ces terribles bibittes, dont le nombre et la férocité n’ira qu’en augmentant.
Voilà donc le dilemme de Swarm Grinder: plutôt que simplement survivre pendant un laps de temps, il faudra plutôt se dépêcher d’atteindre tous les objectifs, histoire de faire surgir le monstre de fin de niveau et de remporter une éventuelle victoire. Mais tout cela, en sachant fort bien que la précipitation peut entraîner une mort précoce.
On reprochera cependant au jeu une lenteur certaine en ce qui concerne les améliorations à débloquer: ce n’est pas une simple question de récupérer de l’argent, comme dans Vampire Survivors, mais plutôt d’obtenir un certain nombre de pierres précieuses qui pourront ensuite être transformées, puis être utilisées à un taux de change qui devient rapidement usuraire, le tout pour obtenir des avantages pas si séduisants que cela.
Et comme ces améliorations sont forcément le nerf de la guerre de tout jeu du genre, tout comme les autres personnages et niveaux à débloquer, etc., on a rapidement l’impression que la chose est artificiellement fastidieuse. Les développeurs manquent-ils de contenu pour leur jeu?
La chose ne rend pas le titre injouable, loin de là, mais mieux vaut savoir ce dans quoi on s’embarque, et cela veut dire de nombreuses heures à répéter les mêmes niveaux, en espérant progresser. N’est-ce pas là, cependant, l’essence de tout bon horde survivor avec des aspects roguelite?
Légèrement trop lent – et grindy, bien que ce mot ne soit absolument pas français et qu’il fasse retrousser les oreilles de ce journaliste – pour son propre bien, Swarm Grinder n’en demeure pas moins un divertissement fort sympathique. Un petit jeu pour occuper notre temps libre. Car quoi de mieux, pour nous détendre, que le stress et la violence?
Swarm Grinder
Développeur et éditeur: Last Bite Games
Plateforme: Windows, Linux, macOS (testé sur Windows/Steam)
Jeu disponible en français (textes), mais les caractères spéciaux ne s’affichent pas à l’écran