Dès jeudi, les Québécois sont invités, pendant une période d’environ deux semaines à participer à un total de 50 activités un peu partout sur le territoire. L’objectif? Faciliter le vivre-ensemble, mieux comprendre l’autre et faire la promotion de quelque chose qui semble échapper depuis un certain temps à notre civilisation: la paix. Rencontre.
Au téléphone, Brian Bronfman, président et cofondateur du Réseau pour la paix et l’harmonie sociale, et porte-parole de cette neuvième édition des Journées de la paix, prend quelques secondes de réflexion avant de se prononcer sur l’état actuel de notre planète.
« Je dirais que le monde est dans un état qui est vraiment inquiétant; nos efforts pour assurer la paix font face à d’importants obstacles… La lutte pour la paix, si on peut la qualifier ainsi, est une lutte qui est assez difficile. Mais ça doit être fait », affirme-t-il.
« Quand j’ai cofondé le Réseau pour la paix et l’harmonie sociale, en 2009, il y a des gens qui regardaient cette idée de créer de collaborer en faveur de la paix et remettaient cela en question. Certaines personnes croyaient que cela ne servait à rien.. Et c’est certain que l’idée de paix est accompagnée d’un « bagage », mais nous voulions que les gens comprennent pourquoi on fait cela. Malheureusement, d’ailleurs, les efforts pour la paix sont de plus en plus nécessaires parce qu’il y a des forces qui y sont opposées de façon assez sévère. »
« Ce n’est pas un bon moment pour la paix, mais on doit toujours lutter, travailler et collaborer », a encore mentionné M. Bronfman.
Situation difficile
La paix a effectivement pris du plomb dans l’aile, ces dernières années, ne serait-ce qu’avec l’éruption de conflits armés en Ukraine, évidemment, mais aussi au Soudan (et Soudan du Sud). Sans oublier le Yémen et la Syrie, pour ne nommer que ces régions du monde mises à feu et à sang.
Paradoxalement, d’ailleurs, M. Bronfman juge qu’en raison des nombreux problèmes et conflits, le message selon lequel la paix est nécessaire « est de mieux en mieux reçu et compris ».
« L’idée des Journées de la paix n’est pas de créer la paix au Moyen-Orient, même si nous en avons terriblement besoin; c’est plutôt d’indiquer que la paix commence avec nous, avec une certaine paix intérieure. »
Cette paix intérieure pourra être atteinte lors de l’une des séances de yoga offertes dans le cadre de l’événement, certes, mais M. Bronfman soutient surtout que cette paix intérieure « commence avec des gestes quotidiens ».
« Pour nous, notre définition de la paix découle de relations saines entre des individus et des communautés. Cette idée que l’on doive avoir un respect entre les individus, une compréhension des différentes religions, cultures, etc. Qu’on doive assurer la dignité et l’inclusion de tout le monde dans notre société. On doit s’assurer que les gens ont l’opportunité d’être traités d’une manière qui leur permet d’atteindre leur plein potentiel comme êtres humains. »
Cette idée de paix ne s’applique ainsi pas seulement aux conflits armés, mais aussi à la notion de vivre ensemble; M. Bronfman dénonce ainsi la montée de l’intolérance, particulièrement en ce qui concerne la communauté LGBTQ+, qui est visée par un nombre toujours grandissant de projets de loi, notamment aux États-Unis, quand ces menaces ne vont pas carrément jusqu’aux actes de violence pure et dure.
Devant cette situation difficile, M. Bronfman ne perd toutefois pas espoir. Comme il le mentionnera lui-même à plusieurs reprises, en entrevue, chaque petit geste compte, chaque personne convaincue de la nécessité d’échanger et de connaître l’autre est un autre pas vers une paix durable et prospère.