Deux ans après un premier volume de courts-métrages se déroulant tous dans l’univers de Star Wars, Disney récidive avec une deuxième série d’épisodes réunis sous l’appellation Visions, où des dessinateurs et des animateurs combinent les influences pour offrir neuf doses de divertissement ayant pour thème central la Force et la lutte du Bien contre le Mal.
Plutôt que de s’en tenir à l’animation japonaise, ce sont, cette fois, neuf studios d’autant de régions du monde qui feront appel à leur talent pour raconter, à leur façon, l’univers créé par George Lucas.
Et si le résultat est bien intéressant, toujours avec une grande qualité d’animation, mais parfois, aussi, un mariage inattendu entre le scénario et la réalisation de l’ensemble, force est d’admettre que la formule démontre clairement ses limites.
Ce n’est pas qu’il ne soit pas possible de raconter de bonnes histoires dans le cadre de l’univers de La Guerre des Étoiles, bien au contraire; on apprécie d’ailleurs particulièrement les touches « locales », si l’on veut, comme ce récit se déroulant dans un étonnant mélange de tradition indienne et de science-fiction futuriste, ou encore cet hommage particulièrement réussi aux films de samouraïs et aux bases de Star Wars – le combat éternel entre les Sith et les Jedi –, mais peut-on vraiment offrir un scénario véritablement différent, lorsque l’on ne dispose que d’une poignée de minutes?
Ultimement, donc, un grand nombre de ces courts-métrages raconteront un combat entre gentils et méchants, généralement avec des sabres laser et la Force. Impossible d’échapper, non plus, à cette idée de destin transmis de père en fils, ou encore de mère en fille.
Encore une fois, rien de mal à tout cela, mais on sent qu’il manque quelque chose… Une dose un peu plus importante d’originalité, peut-être? Oh, il y a bien certains courts-métrages qui osent s’aventurer loin des sentiers battus, comme l’excellent Sith, ou encore le magnifique Screecher’s Reach, où règne une ambiguïté quant à la finale. Sommes-nous bien sûrs que nous avons droit à une « bonne » fin? Quelle est la véritable motivation de ce mystérieux être qui influence le personnage principal?
Visions demeure, malgré tout, un lieu de créativité et d’originalité, non seulement loin du style d’animation qui a prévalu dans Clone Wars, Bad Batch et autres Rebels, mais aussi sans obligation d’être lié, d’une façon ou d’une autre, au gigantesque univers parfois un peu tarabiscoté que Disney continue de développer. Et ne serait-ce que pour cette raison, ces courts-métrages sont essentiels.