Dans un monde où la Russie est en pleine crise énergétique et politique, un homme éduqué à la dure dans un orphelinat religieux et depuis devenu mercenaire-espion est engagé pour voler une formule permettant le fonctionnement d’un procédé de fusion à froid. Bienvenue dans The Saint.
Sorti en 1997 et réalisé par Philip Noyce, qui a notamment adapté deux romans d’espionnage de Tom Clancy pour en tirer Patriot Games et Clear and Present Danger, avec Harrison Ford, The Saint tient à la fois du drame politique, de la romance et de l’espionnage, avec de l’action saupoudrée ici et là.
Dans le rôle du personnage principal, ce fameux espion, Val Kilmer prend tour à tour les traits de différents individus, à l’aide de postiches et autres accessoires – sans oublier le fait de changer sa voix. Et sa cible, durant la majeure partie du film, sera la Dre Emma Roberts, interprétée par Elisabeth Shue, celle qui a conçu la fameuse formule qui pourrait valoir des centaines de milliards de dollars, voire plus encore.
À l’autre côté du spectre, nous avons Tretiak, un magnat russe du gaz et du pétrole qui décide, en pleine période froide, de stocker en secret de l’huile de chauffage pour créer une pénurie artificielle dans la région de la capitale, Moscou, afin de faire pression sur le président. Car M. Tretiak a des ambitions littéralement impériales pour la Russie. Ça vous rappelle quelqu’un?
Bref, notre saint acceptera de livrer la formule à Tretiak, non seulement parce que quelques millions de dollars ne sont jamais de refus, mais aussi parce qu’il s’est entre-temps épris de la scientifique, qui le lui rend bien.
C’est sans doute là, d’ailleurs, que The Saint trébuche : on pourrait toujours affirmer qu’en 1997, les moeurs n’étaient pas ce qu’elles sont aujourd’hui, mais s’il est intéressant de parler de politique, d’énergie et d’espionnage, il est un peu navrant de voir un personnage de scientifique, qui aurait déjà refusé les offres d’achat de Tretiak à plusieurs reprises, tomber raide amoureuse du premier artiste venu.
D’autant plus que celui-ci tient davantage de la caricature que d’un humain normal.
Au lieu d’une grande oeuvre, The Saint est donc un film sympathique, avec des acteurs qui tirent bien leur épingle du jeu sans être fantastiques. Et il faut être honnête : ce long-métrage aurait certainement conservé sa place dans le palmarès des tires oubliables, mais pas oubliés, si ce n’était de cette fameuse fusion nucléaire… Comme quoi l’actualité ravive les souvenirs cinématographiques!