Est-ce la faute de la pandémie, avec ses contraintes de distance? Le monde cinématographique s’est-il plutôt soudainement épris d’Alfred Hitchcock – et plus précisément du fantastique Rear Window? Quoi qu’il en soit, Watcher reprend le thème du drame tournant autour de la personne seule observant le monde à travers sa fenêtre, et croyant être témoin d’un meurtre.
Réalisé et scénarisé par Chloe Okuno, Watcher raconte l’histoire de Julia, une jeune Américaine qui suit son copain roumain alors que ce dernier rentre dans son pays natal pour accepter un poste grassement payé à Bucharest. Désoeuvrée, isolée par la barrière de la langue, la jeune femme erre un peu comme une âme en peine. D’autant plus que son conjoint ne fait ou pas d’efforts pour l’impliquer dans les conversations.
Rapidement, la relation s’étiole. Et la situation se dégrade d’autant plus que Julia est persuadée qu’un mystérieux étranger l’observe à partir de l’un des appartements faisant face au sien. Est-ce vrai? Est-ce seulement une idée provenant de l’esprit d’une personne qui s’ennuie, et qui est isolée au point de devenir paranoïaque?
Bien entendu, on laissera planer le doute jusqu’aux toutes dernières minutes du film. Et le choix de Burn Gorman pour jouer le présumé méchant, acteur troublant par excellence, s’avère tout indiqué, dans le contexte.
Autrement… Eh bien, tout cela est un peu du déjà vu. Outre le mystère concernant l’étrange observateur, le film ne va dans aucune direction en particulier. Après tout, l’idée consiste à reproduire, autant que faire se peut, les conditions d’un huis clos, ce qui implique de limiter le développement scénaristique, si l’on souhaite conserver ce flou à propos de l’identité et des intentions de ce voisin dont on ignore tout, ou à peu près tout.
Si vous avez déjà vu The Woman in the Window, sorti l’an dernier, ou encore Rear Window, comme mentionné précédemment, vous avez vu Watcher. On aurait sans doute souhaité que Mme Okuno brise les codes, justement, et sorte les cinéphiles de leur zone de confort. Mais il n’en est rien.