Dans un monde où humains et géants ont longtemps cohabité, l’asservissement éventuel des seconds par les premiers mène éventuellement à la révolte de ces êtres surpuissants, mais en infériorité numérique, et dont le déclin semble inéluctable. Développé par Varsav Game Studios, Giants Uprising propose de se mettre, pour une fois, dans la peau de ces titans mal aimés.
La bande-annonce de ce jeu d’action à la troisième personne semblait particulièrement prometteuse: un géant, poursuivi par des centaines d’hommes armés, réussit à échapper à divers pièges pour tenter de retrouver sa liberté. Et qui n’aurait pas envie d’endosser les habits de ceux qui sont généralement les ennemis à abattre, dans ce genre de jeu? Avec ses allures de Godzilla ou de King Kong, notre personnage est non seulement en mesure d’écraser des fantassins en leur marchant simplement dessus, mais il regagne carrément des points de vie en agissant de la sorte, ainsi qu’en détruisant bâtiments, fortifications et autres barricades.
De notre participation bien involontaire à une joute à mort dans une arène à notre échappée vers ce qui reste de notre peuple, en passant par le sabotage des efforts de l’ennemi pour faire tomber l’une des dernières places fortes libres de la région, Giants Uprising aurait normalement tout pour être un jeu marquant.
Hélas, les problèmes sont malheureusement légion, dans ce titre. S’il est vrai que le jeu est en accès anticipé, et que le résultat final peut certainement s’avérer largement différent de ce qu’il est possible de voir, pour l’instant, l’expérience actuelle s’avère franchement désagréable.
Passons sur le fait que nous transportons, semble-t-il, un humain sur notre épaule, qui sert à offrir de l’exposition et un certain semblant de dialogue (notre personnage de géant ne fait que grogner), mais qui n’apparaît pas dans notre vue subjective, à l’écran, et qui ne peut donc pas aider en combat, ou encore courir le risque d’être tué.
En développant leur jeu, les employés de Varsav ont employé l’étrange équation voulant qu’une créature de plus grande taille est forcément plus lente. Résultat, notre géant semble se mouvoir dans de la mélasse, et les attaques doivent être prévues avec une telle avance que la chose ressemble à un message transmis par télégraphe, ou aux premiers jours des clavardages par vidéo.
Il y a aussi l’aspect particulièrement improbable de l’impossibilité d’enjamber des obstacles d’une taille modeste, comme des buttes ou les côtés du début d’une pente. Nous jouons pourtant un géant, pardi! La moindre des choses serait de pouvoir se déplacer plus aisément qu’un humain. D’autant plus qu’en forêt, eh bien, le sol est rarement plat et uniforme.
Enfin, le jeu semble vouloir forcer le joueur à recommencer encore et encore certaines missions, avec une courbe de difficulté qui a davantage des allures de falaises que de pente relativement facile à grimper. Il n’est notamment pas rare de recevoir un coup qui provoque l’étourdissement et l’immobilisation de notre géant, le laissant forcément exposé à perdre parfois le tiers, voire la moitié de ses points de vie en quelques instants, en croulant sous les impacts et les dégâts.
Giants Uprising s’appuie sur une prémisse franchement intéressante. Et à travers les frustrations, les menus trop complexes pour leur propre bien et les répétitions, on y trouve ce qui pourrait être un bon, ou encore un excellent jeu. Espérons que le studio saura se montrer à la hauteur. Car en ce moment, le titre est largement incomplet. Il est donc recommandé de passer son tour.
Giants Uprising
Développeur et éditeur: Varsav Game Studios
Plateforme: Windows (testé sur Steam)
Jeu non disponible en français