Dans un appartement londonien qu’elles devront quitter bientôt, Ao et Bo, deux personnes non binaires, doivent affronter leur anxiété face à ce qui pourrait bien être la fin de leur couple et un éventuel changement radical de carrière. No Longer Home explore tous ces thèmes sous la forme d’une aventure graphique qui ne conviendra peut-être pas à tous.
La période des études universitaires, et plus spécifiquement lorsque celles-ci approchent de leur conclusion souvent inévitable, est généralement un moment de remise en question, voire d’inquiétude pour la suite des choses. A-t-on fait les bons choix? Trouvera-t-on un emploi? Est-ce véritablement cela, la vie d’adulte?
Pour Ao et Bo, ce questionnement est encore plus important, non seulement en raison de leur identité de genre, mais aussi parce que, tel que mentionné, Ao doit rentrer au Japon, ne serait-ce que pendant quelques mois. Sous la forme d’une aventure pointe et clique, le joueur devra guider les deux personnages, en quelque sorte, à travers cette réflexion sur la fin de certaines choses et le début d’une nouvelle période de l’existence.
Le jeu est en quelque sorte séparé en deux types d’interactions, soit les échanges entre les personnages, et l’exploration des différentes pièces, ce qui comprend l’utilisation d’objets, ainsi que des réflexions à propos de ceux-ci.
À mi-chemin, visuellement, entre Fez et Untitled Goose Game, No Longer Home est une oeuvre profondément personnelle: les développeurs en parlent en effet comme d’un titre partiellement autobiographique, et il ne fait nul doute, à faire évoluer les personnages, que ceux-ci représentent des émotions, des moments déjà vécus.
L’équipe de Humble Grove, un studio britannique, a certainement puisé dans ses souvenirs et ses expériences pour présenter une représentation véridique de ces années clairement difficiles.
Le problème… c’est que No Longer Home est ennuyant. L’important, dans un jeu narratif, qui par définition n’offrira pas de grandes séquences d’action, c’est de proposer des personnages auxquels il est possible de s’attacher, ou, du moins, que l’on peut reconnaître et distinguer aisément. Avec son absence de narration et ses personnages aux traits anonymes, difficile de s’intéresser un tant soit peu aux questionnements et moments complexes de ces jeunes adultes. D’autant plus que malgré certains aspects plus spécifiques de leur existence, mettre en scène des universitaires anxieux et déprimés s’interrogeant sur leur avenir est tout sauf original.
Oui, on souhaiterait trouver un intérêt certain dans ce jeu qui « met le doigt sur le bobo » en offrant une représentation vidéoludique de moments que l’on veut plutôt oublier, une fois l’époque révolue. Mais justement, ce sont habituellement des mois, voire des années de vie que l’on est plus qu’heureux de laisser derrière soi à la première occasion. Et sans quelque chose à quoi se rattraper, on regarde très rapidement sa montre. Jusqu’à décider de laisser tomber.
No Longer Home
Développeur: Humble Grove
Éditeur: Fellow Traveler
Plateformes: Windows, Macintosh, Nintendo Switch, Xbox One (testé sur Windows/Steam)
Jeu non disponible en français