La lente érosion du marché de la musique se poursuit au Québec, alors que les ventes d’enregistrements audio survenus en 2017 se sont élevées à 5,6 millions d’unités, un stupéfiant recul de 15% par rapport à 2016.
Selon les informations transmises mercredi par l’Observatoire de la culture de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ), ces ventes représentent 3,7 millions de disques compacts, 1,2 million d’albums numériques et 9,6 millions de pistes numériques individuelles.
Du côté des albums numériques, la chute serait encore plus marquée que la moyenne des ventes, alors que le recul atteint les 20% entre 2016 et 2017. Les pistes numériques, elles, ont également moins trouvé preneur, pour cumuler un recul de 16% en 2017, soit une quatrième année de baisse consécutive. Au total, depuis 2013, le marché des pistes numériques a encaissé une dégringolade de 43%.
« En 2017, la part de marché des produits québécois dans les ventes d’enregistrements audio se situe à 44% (46% en 2016). Cette part varie selon les supports: elle est de 54 % pour les CD et de 23 % pour les produits numériques (albums et pistes confondus). La baisse de la part québécoise entre 2016 et 2017 s’explique en partie par une diminution plus prononcée des ventes de CD québécois en anglais (- 38%) », lit-on encore dans le communiqué transmis par l’ISQ.
En ce qui concerne les parts de marchés occupées par les artistes francophones, ceux-ci représenteraient 35% des ventes d’enregistrements audio, l’an dernier, soit 44% du côté des CD et 18% pour les produits numériques.
S’il s’agit-là d’une légère hausse par rapport à 2016, alors que la musique francophone se situait à 32% de parts de marché, l’explication se trouve surtout du côté de la forte baisse de popularité des enregistrements anglophones, qui a chuté de 22%.
Mince consolation, les albums francophones québécois représentent 73% des titres originaires d’ici et vendus dans la province, en hausse depuis 2016, où ils représentaient plutôt 66% de ce même marché.
Qui faut-il « blâmer » pour cette baisse d’intérêt pour l’achat de musique? Tous les regards se tournent vers les services de diffusion de musique en ligne. Deezer, Spotify, Tidal et autres YouTube offrent en effet de l’écoute musicale personnalisée à peu de frais, voire gratuitement.
Il y a fort à parier que la tendance baissière des ventes de musique va se poursuivre au cours des prochaines années, et que les artistes d’ici et d’ailleurs devront donc trouver d’autres débouchés pour faire connaître leur art.
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