À l’Opéra de Montréal, le 16 septembre dernier, avait lieu la première de l’opéra Tosca, de Puccini, dans une mise en scène de José Maria Condemi et Andrew Nienaber (remontage), sous la direction du chef Giuseppe Grazioli. Les rôles principaux sont tenus par Melody Moore-Wagner, soprano, dans le rôle de Floria Tosca, Giancarlo Monsalve, ténor, dans le rôle de Mario Cavaradossi et Gregory Dahl, baryton, dans celui de l’infâme Scarpia.
Drame amoureux classique sur fond de jeux de pouvoir et de contexte politique trouble, Tosca est un des rares opéras où le méchant meurt en premier. À part cela, pas de surprise dans le livret. Hélas, pas de surprise non plus dans la mise en scène. À part le dernier passage du premier acte où la scène est remplie et où chœur et soliste nous en mettent plein les oreilles, on n’est pas impressionné par ce qui se passe visuellement devant nous. Giancarlo Monsalve semble être le seul à s’être présenté au travail avec un surplus d’énergie qu’il utilise bien et qui fait défaut à ses partenaires. L’opéra, c’est aussi du théâtre et la gestuelle compte. Gestuelle qui était manifestement déficiente chez madame Moore-Wagner durant la difficile scène de torture et de menaces du deuxième acte.
Parlons maintenant musique. Chapeau d’abord au chef Grazioli et à l’orchestre qui n’ont jamais failli et qui ont insufflé au spectacle vigueur et énergie quand il en manquait sur la scène. La section des cuivres s’est particulièrement distinguée. Quant aux voix, rappelons que cet opéra n’est pas celui qui offre le plus grand nombre d’arias permettant de briller. Mais les vedettes de la soirée n’avaient pas besoin d’occasion spéciale pour briller. Elles l’ont fait tout au long de l’œuvre, avec précision, chaleur et puissance. À une occasion cependant, au deuxième acte, nous avons entendu une Tosca qui forçait un peu trop dans l’aigu. Elle s’est certainement reprise par la suite et nous a fendu le cœur avec son cri de désespoir quand elle découvre qu’on a tiré avec de vraies balles sur son amoureux.
Les décors des deux premiers actes étaient riches et bien éclairés. Ceux du troisième semblaient limités par le contexte imposé par le livret et la longue introduction musicale: petit moment d’ennui.
Au total, on ressortait avec les oreilles bien remplies, mais peut-être pas aussi émus que nous l’aurions souhaité.
Il reste trois autres représentations au calendrier.
Photos: Yves Renaud