Toute forme de transformation à grande échelle du climat au-dessus d’une région —à supposer qu’elle soit possible— aurait inévitablement des répercussions sur d’autres régions.
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En soi, « déterminer » à quel moment on aura dépassé le cap du 1,5 degré dépend aussi de la définition qu’on donne à un « dépassement ».
Une grosse partie de cette chaleur excédentaire s’accumule dans les océans, et c’est de là que provient l’inquiétude suscitée par ce nouveau rapport publié dans la revue Earth System Science Data.
Dans une étude parue en 2023 dans la revue Science, une équipe internationale concluait que 83% des 215 000 glaciers de la planète seraient disparus en 2100, si l’augmentation des températures se poursuivait au rythme actuel.
Si la tendance se maintient, écrivent des chercheurs le 7 mars dans la revue Scientific Reports, le nombre de décès par « événement » pourrait s’élever à 5 millions en Norvège et au Canada, et à un peu plus d’un million au Royaume-Uni, les trois principaux pays touchés.
Même la chaleur des océans a été qualifiée « d’extrême », la moyenne de février ayant battu le record précédent… qui ne remontait qu’à août 2023.
La définition du « moment » où la planète aura dépassé le seuil du 1,5 degré est suffisamment vague pour qu’il puisse s’écouler jusqu’à 10 ans de plus avant qu’on puisse confirmer qu’on l’aura bel et bien dépassé.
Pour donner un ordre de grandeur : atteindre la carboneutralité en 2050 nécessiterait de couper les émissions de CO2 mondiales du même niveau que ce qu’on avait observé pendant le grand confinement de 2020 — et ce, chaque année.
Certains y ont déjà pensé: dans son dernier rapport, le Groupe d’experts des Nations unies sur le climat (GIEC) écrivait que le seuil serait officiellement dépassé lorsque le réchauffement moyen aurait dépassé 1,5 degré pendant deux décennies (ou dans leur jargon: la température moyenne d’une période de 20 ans par rapport à la moyenne 1850-1900).
Dans leur recherche, publiée le 27 novembre dans le Journal of Climate, les chercheurs estiment que la fréquence des événements extrêmes a augmenté de 17 % par degré Celsius supplémentaire, alors que le modèle climatique qu’ils ont utilisé comme base de comparaison prévoyait plutôt 11 %.