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Les amateurs de « faits alternatifs » et de « post-vérité » seront déçus: il semblerait que le travail des vérificateurs de faits ait bel et bien un impact, non pas pour changer radicalement l’opinion d’une personne mais pour l’amener à ajuster ses croyances afin qu’elles deviennent un peu plus « factuellement cohérentes ».

Documenter l’impact qu’a la désinformation sur une société plus divisée que jamais et mieux comprendre l’impact des efforts menés pour rejoindre les groupes enfermés dans leurs bulles idéologiques, devraient être deux des priorités de la recherche.

Lorsqu’il est question de « véritables » fausses nouvelles, soit le genre de désinformation publiée par la Russie lors des élections présidentielles américaines de 2016, « devenir viral » n’est pas qu’une métaphore.

Des chercheurs et ceux qui les financent ont donné à Facebook jusqu’au 30 septembre pour fournir les données promises par la compagnie, sans quoi ils mettront fin à un partenariat entrepris l’an dernier dans le but d’étudier les impacts des réseaux sociaux sur la démocratie.

L’impact des initiatives de vérification des faits commence à se préciser. Plutôt que de mesurer cet impact par l’équation irréaliste « ces individus croyaient à cette fausseté et ils n’y croient plus », le changement qu’apporte un texte ou une vidéo de vérification peut se situer sur deux axes: l’audience rejointe et les individus ou les institutions qui doivent se justifier d’avoir diffusé une fausseté.

Vérifier la source d’une info avant de la partager; comprendre pourquoi et comment une fausse nouvelle peut devenir virale; se méfier de ses émotions. A priori, ces conseils donnés dans diverses formations en Finlande ressemblent en tous points aux conseils du Détecteur de rumeurs dans ses propres formations. Mais en Finlande, on peut parler d’une priorité sociale.

Sur les réseaux sociaux et tout autour de nous, science et pseudoscience se côtoient. « Quand je lis des choses comme l’eau miraculeuse des sportifs, cela ne me donne pas toujours envie de sauter dans l’arène, même si cela reste nécessaire de le faire », résume la professeure au département des sciences biologiques de l’Université Bishop’s et co-organisatrice du colloque de l’Acfas sur la communication de la recherche, Estelle Chamoux.

Depuis bientôt un quart de siècle, Pascal Lapointe fait la promotion de l’information scientifique en tant que rédacteur en chef de l’Agence Science-Presse. À une époque où les fausses nouvelles et la désinformation pullulent, son travail et celui de ses collègues est toujours plus essentiel pour éduquer le public et combattre les faussaires.

Il y a urgence à mieux éduquer le public au fonctionnement des médias. Ce message faisait consensus, la semaine dernière, parmi des journalistes et des experts en enseignement, réunis à la Grande Bibliothèque de Montréal, dans le cadre de la première Semaine québécoise de la presse.

Pour la minorité de journalistes qui sont impliqués à temps plein dans la lutte aux fausses nouvelles — comme la rubrique du Détecteur de rumeurs — il y en a une majorité pour qui cet univers reste obscur: seulement 15% estiment être adéquatement préparés à en parler, et plus de la moitié considère même que la façon de couvrir la désinformation pourrait être « nuisible » — du moins, la façon dont elle est couverte dans leur média.