Browsing: fausses nouvelles

Finie, cette époque où les outils technologiques semblaient vouer la civilisation occidentale à un avenir radieux; l’heure est plutôt au clash entre les règles sociétales établies et l’utilisation parfois abusive de technologies et autres plateformes, appareils et outils numériques qui sapent les fondements de la démocratie en permettant un affaiblissement des institutions. Selon plusieurs experts interrogés par le Pew Research Center, cette tendance ira d’ailleurs en s’aggravant.

En trois semaines, 90 médias dans 39 pays ont publié quelque 400 vérifications de faits autour du nouveau coronavirus. Dont plusieurs dizaines tournaient autour de faux traitements ou de fausses façons de prévenir la contagion. Et un rapide survol de ce qui a été publié depuis le 24 janvier, révèle que ces fausses nouvelles demeurent très populaires.

Pour augmenter les chances qu’un internaute partage une fausse nouvelle, ça aide si celle-ci passe plus d’une fois sur son fil Facebook. Mais des chercheurs viennent d’en ajouter une couche: même un internaute qui doute de la validité de cette nouvelle peut juger moins grave de la partager s’il l’a vu passer plus d’une fois.

La semaine dernière, on pouvait trouver, grâce à Google, quelque 200 textes de vérification des faits sur le coronavirus, publiés en 15 langues par divers médias à travers le monde. Mais Google n’arrivait pas à faire ressortir ces vérifications très haut dans les résultats de recherches. 

Les textes de vérification des faits ont-ils un impact? Bien qu’on ait de plus en plus de données pour répondre « oui », une inconnue demeure: « auprès de qui » ont-ils un impact? Une recherche américaine suggère que l’impact penche plus à gauche qu’à droite.

Derrière le fait de partager une fausse nouvelle sans l’avoir vérifiée, il y a souvent un biais de confirmation: dès qu’on croit à quelque chose, on a plus de chances de partager une nouvelle qui confirme notre croyance. Or, derrière la vague de fausses nouvelles entourant le coronavirus, se dissimule souvent un racisme sous-jacent.

Depuis la semaine dernière, des journalistes vérificateurs de faits de 30 pays ont déboulonné des rumeurs et des fausses nouvelles sur le coronavirus qui sévit en Chine. Trois tendances se dégagent: un vaccin miraculeux, des fausses données sur l’origine de la maladie et des théories du complot. 

Les relationnistes ont jadis été au coeur des stratégies des cigarettiers qui voulaient faire croire à l’absence d’un lien entre tabac et cancer. Ils ont ensuite été au coeur des stratégies des compagnies pétrolières visant à nier le réchauffement climatique. Voilà qu’on retrouve des firmes fières de se spécialiser… dans la production et la diffusion de fausses nouvelles.

En plus des médias partisans et des blogues à saveur politique, il existe une autre source surprenante de désinformation à propos de sujets controversés: vous-même. Une nouvelle étude a ainsi révélé que les gens recevant des statistiques exactes sur des questions controversées avaient tendance à les modifier pour qu’elles correspondent à leurs croyances et partis pris.