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« L’éternel retour est une idée mystérieuse et, avec elle, Nietzsche a mis bien des philosophes dans l’embarras: penser qu’un jour tout se répétera comme nous l’avons déjà vécu et que même cette répétition se répétera encore indéfiniment ! » C’est sur cette phrase marquée par le concept de l’éternel retour que Milan Kundera introduit L’insoutenable légèreté de l’être. Nombre de récits, d’histoires, de mythes peuplent notre imaginaire collectif d’une pléthore de variations plus ou moins optimistes sur l’idée de cette réincarnation, de cette résurrection différée, de ce retour implacable, inéluctable, interminable. Là où Kundera pose la question de la légèreté ou de la lourdeur, cependant, Félix-Antoine Boutin – qui signe à la fois le texte et la mise en scène d’Un animal (mort) – s’attaque plutôt à celle de la violence ou de la douceur.

C’est la tempête au-dehors. Le père sort, s’écroule, disparait dans la neige. Quatre frères restent seuls dans leur maison. L’ainé prend les rênes, devient la figure d’autorité face aux trois plus cadets. L’un est studieux, le plus jeune est comique, et Léo est… silencieux.

Il est midi. Le public arrive, et ça sent le foin. Cette simple odeur nous amène ailleurs. Sommes-nous vraiment au théâtre Espace Libre? Nous nous installons, un bol de chili dans les mains, face à une scène couverte de copeaux de bois, où des poules et un chien se promènent.

La séparation entre l’humain et les animaux ne serait-elle pas une illusion de notre espèce? Avec l’aide des animaux en résidence et des comédiens Sophie Cadieux et Hubert Proulx, le duo Alexis Martin et Daniel Brière nous convie à un échange interespèces dans la pièce Animaux présentée du 3 mars au 20 mars à l’Espace libre.

Une, deux, trois. Trois aventures en trois jours pour un Festival qui n’est désormais plus en trois, mais en quatre! Pour sa 11e année, il accueille troupes internationales et troupes locales dans des festivités conviviales qui confirment encore une fois son importance pour la culture montréalaise.

Dans un bar-salon glauque du Saguenay, un soir d’orage et de panne d’électricité, réunissez une waitress, trois gars de la place, un étranger et quelques bières tablette, laissez-les parler, vous raconter leur peur la plus étrange et assistez à une soirée des plus mystérieuses. Dans Saint-André-de-l’Épouvante, les histoires de terreur narrées à la lueur d’un fanal défilent jusqu’à ce que chacun comprenne qu’il a un rôle à jouer dans une histoire plus terrible encore et qui est toujours en train de s’écrire.

Dans une toute petite salle de l’Usine C, un public restreint s’installe sur des bancs face à face. Il y au sol les restes d’une fête, des ballons crevés, des confettis de papier. Le performeur Dustin Harvey nous offre des bonbons au sirop d’érable. Le spectacle commence.

Les récits qui commencent avec la prémisse « Et si le sort d’Untelle ou d’Untel avait été différent? » ont effectué une résurgence marquée au cours des dernières décennies. Fascination pour un futur qui ne sera jamais ou nostalgie d’un monde dans lequel les choses auraient pu être différentes? Que ce soit dans les diverses expérimentations utopiques et dystopiques de la science-fiction ou dans les récits à saveur plus historique et spéculative, le genre continue d’intriguer et de soulever des questions aussi pertinentes que profondément humaines; après tout, combien de fois ne nous sommes-nous pas demandé ce qui se serait produit si nous avions fait un choix différent à un moment donné de nos vies? C’est précisément le sujet de The Secret Annex, qui nous propose une version revisitée de l’Histoire dans laquelle la jeune femme aurait survécu.

Mon amie et moi arrivons à l’Espace Libre. Il y a de la musique pop, une table de salon qui semble être toute droit sortie de chez ma grand-mère, entourée de gradins dans lesquels nous prenons place. De l’autre côté de la salle, de grandes tables rondes, préparées pour ce qui semble être un banquet. Plus que dans un théâtre, nous avons le sentiment d’être chez quelqu’un… Et nous découvrons par la suite que ce n’est pas à une pièce de théâtre que nous allons assister, mais à un jeu.

Presque exactement 135 ans après sa mort, l’œuvre de Dostoïevski continue de fasciner génération après génération, et d’être interprétée et réinterprétée sur les planches comme au cinéma. Le Prospero, pour célébrer le 40e anniversaire du Groupe de la Veillée, renoue avec le dramaturge russe en ouvrant l’année 2016 avec deux pièces du célèbre auteur de Crime et châtiment: Le Joueur, dans la salle principale, et L’homme du sous-sol, dans la salle intime. Cette dernière pièce, inspirée des Carnets du sous-sol, est l’œuvre d’une jeune compagnie française, le théâtre Liria. À défaut d’être parfaitement limpide, la création basée sur l’œuvre de Dostoïevski marque par son intelligence, sa créativité et son originalité.