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À quoi ressemblera le monde en 2640? Faut-il s’en inquiéter ? Peut-on être confiant? Aucun de nous ne sera là pour le savoir. C’est pourtant en 2640 que s’achèvera l’interprétation de l’œuvre musicale la plus longue composée à ce jour, celle de John Cage intitulée ASLSP, As Slow aS Possible, « aussi lentement que possible »… Le beau spectacle présenté par la compagnie The other theatre au centre Knox à Montréal est une œuvre multidisciplinaire qui permet de réfléchir à la notion de temps, à l’insignifiance de l’humain et de la planète Terre dans l’univers et à la place de la musique dans l’histoire de l’humanité.

À l’Espace Go, la pièce Les serpents, de Marie NDiaye, aborde la délicate question des relations tissées sur l’intérêt, le non-amour, la peur et la méfiance. Chaque personnage juge l’autre.Trois femmes de différentes générations partagent le temps et l’espace de la pièce. Elles sont hautaines ou indignes. Elles ne se touchent que très peu, se tiennent à distance.

La pièce de Marie Ndiaye, Les Serpents, est sans aucun doute une histoire de famille, mais une famille assez particulière. Un homme avec sa femme et leurs enfants, une ex-femme avec laquelle il a eu un enfant à présent décédé : cela ressemble à une situation possible. Quant à cet homme, il lui a bien fallu une mère pour le mettre au monde. Jusque-là tout est normal.

L’heure est à la contestation. La contestation du système démocratique, du masculinisme toxique, de l’économie capitaliste, de la vie – avec ou sans V majuscule –… Bref, il faut dénoncer, et Contre la suite du monde, présenté à La Chapelle, n’érige jamais de moulin à vent sans lui donner la charge tout de suite après.

60 artistes d’ici ou d’ailleurs, 52 spectacles en français et 14 en anglais, 44 lieux de représentation (salles de spectacles, maisons de la culture, bibliothèques) … le conte est à l’honneur durant 10 jours à Montréal, du 18 au 27 octobre 2019. Pour son ouverture au théâtre Outremont, le spectacle Empreintes / Traces réunissant 8 conteurs talentueux a donné le ton de ce festival tous publics, qui offre l’occasion de voyager, de rêver, de rire et de sourire ou de verser une larme en écoutant ces acrobates des mots, des récits, des souvenirs et des émotions.

Une population blasée par l’état de la société actuelle. Des citoyens qui s’estiment déconnectés des politiciens et du processus démocratique et électoral. Non, nous ne sommes pas en pleine campagne électorale fédérale, mais plutôt sur le plateau de Contre la suite du monde, une oeuvre « participative » qui sera présentée quelques jours seulement après la fin des 43e élections générales canadiennes. Entrevue.

Mercredi soir dernier, à la TOHU, avait lieu quelque chose comme la grand-messe du cirque québécois. C’était la première d’une nouvelle série de représentations du Cirque Alfonse avec son spectacle intitulé Tabarnak. Le décor: une église. Le vocabulaire : des mots d’église, entre autres. Ce spectacle c’est comme une façon de redire la Révolution tranquille, tout en enracinant encore plus profondément le citoyen dans ses origines. Ironie, dérision, humour et amour, voilà ce qui irradiait de la scène.