Profondément ébranlé par la mort récente de sa mère, Joe Scaravella décide de prendre l’argent de l’assurance-vie et d’investir toutes ses économies pour ouvrir un restaurant lui rendant hommage. Son secret? Faire cuisiner de vraies grands-mères italiennes, dans Nonnas, récemment lancé sur Netflix.
Basé sur des faits réels, le film, réalisé par Stephen Chbosky (The Perks of Being a Wallflower, Dear Evan Hansen) et scénarisé par Liz Maccie, a tout du drame biographique qui s’avère généralement juste assez émouvant pour occuper un début de soirée cinéma, à l’époque où l’on s’installait devant TQS dès 18h30, le samedi, pour deux, voire trois longs-métrages de 90 minutes chacun.
Car il ne faut franchement pas s’attendre à quelque rebondissement que ce soit, dans cette histoire mettant en vedette Vince Vaughn, dans le rôle de Joe. Bien entendu que celui-ci va devoir tout risquer pour faire marcher son restaurant. Bien sûr que les débuts seront difficiles, et qu’il frôlera la faillite. Bien sûr qu’il retrouvera la femme avec qui il avait eu un bal des finissants catastrophiques, à l’adolescence, et que les deux finiront ensemble. Et bien sûr qu’il se brouillera avec son meilleur ami venu lui prêter main-forte, avant que les deux ne se réconcilient.
Le jeu des acteurs, la structure du scénario, la façon de filmer, même la musique italienne ultraclassique sont autant d’aspects qui n’offrent absolument aucune surprise.
Fort heureusement, il y a l’aspect bouffe. Impossible, après tout, de nous parler d’une histoire de restaurant, surtout de restaurant italien, sans parler de la bouffe. Tout semble délicieux, qu’il s’agisse des pâtes, de la viande, des desserts… Même la tête de chèvre rôtie semble (relativement) alléchante, c’est dire!
Sauf que si l’on veut voir de la bouffe italienne, et voir des gens cuisiner des recettes authentiques, il doit exister une quantité quasi infinie d’émissions et de chaînes YouTube spécialisées, sans que l’on doive se taper Vince Vaughn qui assure le service minimum. Idem pour Susan Sarandon, criminellement sous-utilisée.
Sans surprise, cette oeuvre juste assez réconfortante, qui ne mérite le vocable de « comédie » que par la bande, in extremis, cartonne sur Netflix, nous dit-on. Ses thèmes, éternellement remâchés, sont universels, après tout. Et l’époque actuelle fait clairement en sorte que le public a besoin de réconfort cinématographique, à défaut de pouvoir manger de la bonne bouffe traditionnelle en famille.
Mais ce succès imputable au timing ne permettra pas à Nonnas d’éviter le pire des sorts: celui de sombrer rapidement dans l’oubli, en compagnie d’oeuvres tout aussi mièvres et banales.