Ubisoft a écouté les critiques de certains joueurs qui trouvaient que les derniers Assassin’s Creed avaient un peu perdu de vue l’essentiel, et Mirage abandonne les éléments de RPG et la formule du vaste monde ouvert en faveur d’une expérience plus linéaire et moins éparpillée, rappelant les débuts de la franchise.
Le plus récent Assassin’s Creed prend place à Bagdad en 861 et nous permet de suivre la transformation de Basim Ibn Ishaq de simple voleur des rues à l’un des assassins les plus redoutés de son époque, alors qu’il joindra les rangs de « Ceux qu’on ne voit pas » et suivra un entraînement rigoureux sous le mentorat d’une certaine maître Roshan, afin de prendre part à la lutte contre l’Ordre des Anciens. Le personnage sera immédiatement familier à ceux et celles ayant joué Valhalla, l’opus précédent, puisqu’il en faisait partie. Mirage devait d’ailleurs être un simple DLC à l’origine, avant de devenir un titre à part entière, ce qui explique la courte durée de la campagne, qui ne prend qu’une vingtaine d’heures à compléter.
Ce nouveau Assassin’s Creed met l’accent sur l’approche furtive et le parkour. S’il était possible de foncer tête première dans le feu de l’action dans les trois derniers volets de la franchise, on est rapidement submergé dans Mirage si on choisit l’attaque frontale. Il faut donc s’accroupir dans les hautes herbes pour éviter d’être repéré, se fondre dans la foule, ou embaucher des mercenaires ou des musiciens pour créer des diversions afin de remplir nos objectifs. Le système de notoriété est d’ailleurs de retour. Celle-ci augmente lorsqu’on commet des actes répréhensibles, et les gardes nous attaquent alors à vue. Il faut arracher les avis de recherche placardés sur les murs de la ville ou soudoyer un Munadi pour réduire sa notoriété et redevenir anonyme.
Même si les mécaniques de combat sont faciles à prendre en main, alternant entre attaque, parade et esquive, les affrontements s’avèrent toutefois un peu flottants et manquent de précision si on ne prend pas la peine de verrouiller notre mire sur un ennemi précis au préalable. Le jeu contient une panoplie d’armes et de tenues, chacune possédant ses avantages et bonus uniques (ralentissement du temps, augmentation des dommages, etc.), et on peut les améliorer jusqu’à deux fois si l’on possède les schémas nécessaires ainsi que les matériaux requis (lingot d’acier, cuir, éléments, etc.). Différents outils sont déverrouillés au fil de l’aventure pour nous aider à mener à bien nos missions, dont des couteaux de lancer, des appeaux, des pièges, des bombes fumigènes et des fléchettes de sarbacane.
Assassin’s Creed Mirage nous plonge en terrain très familier. Comme dans tous les opus précédents, on retrouve des points de vue élevés, qu’il faut escalader et synchroniser afin de dévoiler les points d’intérêt sur la carte. On dispose toujours d’un aigle (nommé Enkidou cette fois-ci) et de sa vision, qui met en surbrillance les ennemis, les objets de quête, les coffres de valeur et les occasions de larcins, des éléments qui font partie intégrante de la franchise depuis longtemps. Par contre, ce retour aux sources se traduit par le retrait de plusieurs mécaniques présentes dans les titres précédents, et pas vraiment de nouveautés. Le seul ajout notable se situe du côté de la concentration d’assassin, une habileté qui permet de se téléporter directement sur ses adversaires et d’enchaîner jusqu’à cinq assassinats parfaits.
Il y a aussi beaucoup moins de missions secondaires dans Assassin’s Creed Mirage que dans les opus précédents. On peut tout de même accepter des contrats de la part des trois différentes factions œuvrant à Bagdad, et se lancer dans des chasses au trésor par le biais d’énigmes à résoudre. On n’obtient plus de points d’expérience en effectuant des activités, et l’évolution de son personnage est liée directement à la progression de l’histoire principale cette fois-ci. Il y a six rangs à atteindre dans le jeu (initié, apprenti, novice, disciple, Assassin et Maître). L’arbre de compétences a été épuré, et se divise en trois catégories, comptant chacune entre sept et huit habiletés. « Fantôme » augmente notre agilité et efficacité, « Ingénieux » optimise notre emploi de ressources et d’outils, et « Prédateur » améliore la perspicacité et la perception de Basim.
Les Assassin’s Creed ont toujours été d’une grande qualité visuelle, et Mirage ne fait pas exception. Même si l’écart avec Valhalla n’est pas si marqué, il s’agit tout de même du plus beau titre de la franchise à ce jour. Comme c’est de plus en plus la norme sur les productions de cette génération, on retrouve un mode graphique privilégiant la performance pour atteindre 60 images/seconde, et un autre misant sur la fidélité visuelle et des rendus en 4K. Peu importe l’option choisie, la ville de Bagdad est magnifique avec des effets de poussière, de fumée, de feu et de luminosité saisissants de réalisme, et le jeu offre une expérience stable, dépourvue de bogues notables.
Ceux qui souhaitaient qu’Assassin’s Creed revienne à ses racines et ceux qui préféraient la direction RPG prise par la franchise dans les dernières années n’auront probablement pas la même appréciation du jeu, mais peu importe votre camp, il est indéniable que Mirage offre une expérience d’une grande qualité, même s’il n’apporte à peu près rien de nouveau à la formule et constitue, à plusieurs égards, un pas vers l’arrière.
8.5/10
Assassin’s Creed Mirage
Développeur: Ubisoft, Ubisoft Bordeaux
Éditeur: Ubisoft
Plateformes: Amazon Luna, PlayStation 4, PlayStation 5, Windows, Xbox One, Xbox Series S/X (testé sur PS5)
Jeu disponible en français (textes à l’écran et voix parlées)
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