Détruire des choses avec de grandes explosions hautes en couleur, c’est bien. C’est même jouissif, parfois. Alors, lorsque l’on entend parler d’ABRISS, un nouvel arrivant dans le milieu de plus en plus rempli des « simulateurs de destruction », on se prend à rêver de boules de feu et de constructions bigarrées.
Développé par Randwerk et publié par Astragon Entertainment, ABRISS semble s’inscrire dans la droite ligne de Besiege et autres succédanés: on évoquait plus tôt un « simulateur de destruction », mais il s’agit en fait d’une série d’énigmes, de casse-têtes à résoudre en construisant des machines de mort tantôt complexes, tantôt uniquement simples, mais efficaces.
Plutôt que de fabriquer des engins de siège médiévaux délirants, ABRISS utilise plutôt les lasers, les alliages métalliques futuristes et autres munitions explosives venues du futur. C’est d’ailleurs dans un futur en apparence un peu post-apocalyptique, ou du moins dystopique, que débarque le joueur.
Dans cet univers qui semble uniquement peuplé de machines et de grands orbes rouges aux couleurs chatoyantes, qui évoquent des cerveaux artificiels qu’il faut réduire en miettes, on dispose à la fois d’un terrain de jeu relativement vaste, mais en ayant aussi l’impression de devoir absolument respecter certaines règles.
Et ce n’est pas seulement une question de déverrouiller de nouveaux éléments à mesure que nous progressons, tant et aussi longtemps que notre taux de destruction est assez important – il ne faut pas seulement faire exploser les fameuses sphères rougeâtres, mais aussi, si possible, l’ensemble des édifices et autres constructions qui accueillent celles-ci –, mais cette idée de contrainte semble se retrouver au coeur même de l’expérience dans le jeu.
En effet, dès les premières minutes, dès les premiers niveaux, on se retrouve à se battre directement contre l’interface du jeu. Ah, vous souhaitez faire pivoter le niveau pour mieux voir ce que vous faites? Bonne chance: le jeu dispose de deux types de caméras, dont l’une est plus « libre » que l’autre, mais aucune des deux ne semble répondre à la demande.
Mais le pire aspect est sans doute cette imprévisibilité lorsque vient le temps de placer des blocs afin de fabriquer vos engins de destruction. L’interface est si étrangement conçue que la seule idée de « coller » des morceaux bout à bout a des allures d’hérésie. Et si l’on commence à piaffer d’impatience, en raison de la frustration provoquée par l’interface rébarbative, on nous offre un indice… qui est en fait la solution complète du niveau en cours.
Combinez cela à un écran noir dont il est impossible de sortir, en souhaitant retourner à la carte affichant l’ensemble des niveaux, et l’on se dira sans doute que malgré sa version 1.0 lancée au début de septembre, ABRISS a encore besoin d’amour.
Prometteur, visuellement superbe, joyeusement violent, ABRISS est un jeu qui se tire hélas dans le pied en gâchant l’expérience utilisateur à l’aide d’une interface obtuse et frustrante. Restons-en à Besiege, bref.
ABRISS
Développeur: Randwerk
Éditeur: Astragon Entertainment
Plateforme: Windows (testé sur Steam)
Interface du jeu offerte en français