Dans un monde aux allures de ce qui nous attend d’ici quelques décennies, Rachel et Alvy envisagent d’avoir un enfant. Mais faut-il l’avoir de façon « classique », ou plutôt choisir une gestation « externe »? Dans The Pod Generation, la réalisatrice et scénariste Sophie Bartes s’intéresse à un futur où les femmes peuvent être « libérées » du fardeau de la grossesse, pour le meilleur, mais apparemment aussi pour le pire.
La gestation sans grossesse, donc, se déroule dans un oeuf – d’où l’appellation Pod Generation –, un service qui n’est offert qu’aux familles riches. Rachel et Alvy (Emilia Clarke et Chiwetel Ejiofor) s’engagent un peu à reculons dans ce processus: Rachel subit la pression de son employeur, qui ne veut clairement pas « perdre » une employée pour un congé parental, et Alvy, lui, est un botaniste dans un monde qui semble avoir accepté que les forêts allaient disparaître.
De fait, c’est l’univers dans lequel se déroule le film qui est plus intéressant que le scénario lui-même, malheureusement. Et même là, c’est donner sans doute trop de crédit aux structures scénaristiques du long-métrage. Car de ce monde, nous ne savons que très peu de choses. Voir des gens payer pour respirer de l’oxygène produit par des plantes est troublant, mais une scène, qui se déroulera plus tard dans le film, nous montre que les zones boisées sont encore nombreuses, pour peu que l’on sorte des villes.
Sommes-nous dans une situation de catastrophe climatique? Tout le monde semble avoir un emploi et manger à sa faim; bien entendu, nous ne voyons que les gens de la classe moyenne, voire de la classe aisée, mais justement, on aimerait peut-être comprendre pourquoi des femmes accepteraient de confier leur progéniture à une compagnie privée. Surtout que ladite compagnie semble réaliser des expériences avec les foetus…
Ultimement, plutôt qu’une remise en question de la maternité sur fond de crise environnementale, The Pod Generation tourne malheureusement à vide, avec une idée centrale intéressante, mais qui n’est jamais pleinement exploitée, au déplaisir des cinéphiles.