Au-delà de son impressionnante brochette de comédiens de films d’action des années 1980 et 1990, est-ce que Crime Boss: Rockay City a quelque chose de substantiel à offrir aux joueurs, ou s’agit-t-il simplement d’un autre jeu de tir comme il en existe tant?
En dehors de sa distribution stellaire, qui compte la participation d’acteurs bien connus comme Michael Rooker, Danny Glover, Michael Madsen, Danny Trejo, Kim Basinger, Chuck Norris ou le chanteur Vanilla Ice, Crime Boss: City Rockay peut donner l’impression d’être un FPS comme il en existe des dizaines et des dizaines sur le marché. S’il est vrai que le titre incorpore des portions de jeu de tir à la première personne et met à notre disposition un arsenal typique de ce genre d’expérience (couteau, fusil, carabine, mitraillette, grenades, etc.), il se démarque toutefois de la compétition par ses mécaniques assez uniques entourant la mise sur pied, et la gestion au quotidien, d’un vaste empire criminel.
Dans le jeu, on incarne Travis Baker (interprété par Michael Madsen), un homme ambitieux et sans scrupules cherchant à prendre le contrôle de l’ensemble des activités illicites à Rockay, une métropole fictive et ensoleillée de la Floride. Il y a trente quartiers différents à conquérir afin de régner sans partage sur la ville. Chaque zone sous notre domination procure des revenus sur une base quotidienne, ce qui contribue à financer notre effort de guerre. Il faut aussi défendre les quartiers durement acquis contre les assauts des bandes rivales, qui n’ont pas l’intention de les céder sans un petit bain de sang. Si l’on perd tous nos territoires sur la carte, la campagne se termine, et l’on doit rebâtir notre empire depuis le premier jour.
On s’adonne à toute une panoplie d’activités criminelles dans Crime Boss: City Rockay. Braquages de bijouteries ou de banques, vols de marchandise, ou attaques de fourgons blindés. Pour mener à bien ces larcins, on doit recruter une véritable armée d’hommes de main dans les milieux interlopes. Chacun possède des forces et des défauts qui lui sont propres (production d’argent supplémentaire à la fin de la mission, régénération de santé différée, vitesse de déplacement plus lente, meilleur maniement des armes, etc.). Il est possible de donner des ordres à ses sbires dans le feu de l’action et les réanimer s’ils tombent au combat. Après un certain nombre de missions réussies, on peut les promouvoir, et améliorer ainsi leurs habiletés.
Après chaque opération, les hommes de main qui y ont participé nécessitent obligatoirement une période de repos. Pour cette raison, on ne peut pas les envoyer dans plus d’une mission au cours de la même journée, et il faut en engager un bon nombre si l’on souhaite commettre plusieurs crimes d’affilée, ce qui n’est pas évident au début, puisque recruter toute cette main-d’œuvre demande des sommes d’argent considérables qui prennent un certain temps à amasser. Il est possible d’utiliser le patron, Travis Baker, lors des opérations sur le terrain pour circonvenir au manque d’effectifs, mais cela comporte des risques. En effet, s’il meurt, la campagne se termine, et l’on doit recommencer notre ascension à zéro.
On revend les fruits de nos activités criminelles (drogues, produits de luxe, gemmes, métaux précieux et équipement électronique) sur le marché noir afin de financer notre organisation et pouvoir engager davantage d’hommes de main. Le prix de revente fluctue de jour en jour, dépendamment de l’offre et de la demande. Il vaut donc parfois la peine d’attendre un peu et de conserver ses marchandises volées afin d’obtenir le meilleur prix possible et maximiser son profit. Ce même marché noir est aussi l’endroit où l’on peut acquérir des armes plus puissantes et en équiper nos soldats, qui deviennent ainsi davantage redoutables lors des opérations.
Règle générale, une gestion intelligente de ses ressources est primordiale dans Crime Boss: City Rockay. En effet, pour chaque hold-up ou cambriolage, on doit payer ses hommes, ainsi que les coûts de préparation de l’opération. Pour une mission censée rapporter 14 000 dollars par exemple, plus de 2000 dollars du butin total seront retranchés pour la planification du coup, et près de 3000 dollars iront en salaire. Si on ne fait pas attention et que l’on se retrouve sans le sou, il devient alors impossible d’initier une quelconque activité criminelle pour se renflouer, et si l’on fait faillite, la partie se termine, et l’on doit recommencer la campagne depuis le début.
Plusieurs situations peuvent mettre fin abruptement à nos visées criminelles sur la ville de Rockay. Heureusement, quand la partie se termine et que l’on doit repartir à zéro, on ne perd pas tout. Chaque fois qu’on monte en puissance en tant que chef, Travis Baker obtient une récompense permanente (augmentation de santé, de dégâts, réanimations supplémentaires, etc.), que l’on conserve à chaque nouvelle tentative. Notre garde rapprochée monte également de niveau au fil des missions, ce qui permet de relancer la campagne avec plus d’argent, de territoires de base, ou des hommes de main d’élite infligeant davantage de dégâts.
Crime Boss: City Rockay comprend trois modes de jeu : « La bataille de Baker » (la campagne principale), « L’heure du crime » (permettant de jouer une partie rapide sans tous les éléments de gestion), et « Légendes urbaines » (de courtes missions en coop pouvant accueillir jusqu’à quatre joueurs). On trouve également un didacticiel, mais celui-ci n’explique que les mécaniques des portions de jeu de tir. Pour toutes les subtilités de la gestion, il faut apprendre de ses erreurs. À part un petit problème de conception, où le même bouton sert pour recharger son arme ou effectuer une action (voler du butin, réanimer un coéquipier, ouvrir une porte), il n’y a pas de bogue majeur, et l’expérience tourne rondement.
Proposant la même action survoltée qu’un film d’action des années 1980, Crime Boss: City Rockay est un titre ne ressemblant à rien d’autre. Si son expérience de tir à la première personne est adéquate, sans plus; c’est surtout à travers ses mécaniques de gestion d’un empire criminel que le jeu brille.
7/10
Crime Boss: City Rockay
Développeur : Ingame Studios, A.S.
Éditeur : 505 Games
Plateformes : PlayStation 5, Windows, Xbox Series S/X (testé sur PS5)
Jeu disponible en français (textes à l’écran seulement)