Très peu de temps après la mort de sa colocataire et amie, Anna se retrouver le visage directement collé sur une réalité qui sent mauvais: non seulement est-il nécessaire de penser à faire le ménage des possessions de la jeune femme décédée, mais il faut aussi payer le loyer et penser au travail… et le chat s’est sauvé, après avoir laissé une vilaine morsure!
Réalisé par Mary Dauterman et mettant en vedette l’actrice canadienne Grace Glowicki, Booger évoquera un sentiment de familiarité chez les amateurs de The Fly. Non pas que l’on y trouve un Jeff Goldblum, mais plutôt que ladite morsure entraînera peu à peu une transformation de notre jeune femme en un félin, avec ses habitudes, mais aussi ses manies et ses appétits.
Et à mesure que ces changements s’accumulent (chapeau au crachat de boule de poils!), les tuiles tombent sur la tête de notre personnage principal, dont la réalité semble peu à peu s’écrouler.
Est-ce une vraie transformation, une vraie descente aux enfers? Ou s’agit-il plutôt d’une allégorie du deuil et de la fin d’une partie de l’existence, alors qu’un lien fort entre deux très bonnes amies et colocataires vient d’être rompu à jamais? Y a-t-il un nouveau lever de soleil après l’obscurité de la mort et de la perte d’un être cher?
La réalisatrice s’amuse à jouer sur la mince ligne séparant le fantasme de la réalité, le film type « Fantasia » et un long-métrage qui pourrait trouver sa place dans un cinéma traditionnel, en dehors du contexte d’un festival.
Ce qui manque peut-être, cependant, c’est cette lutte des personnages secondaires pour prêter main-forte à Anna, dans le cadre de sa transformation. Oh, les gens de son entourage tentent, maladroitement sans doute, d’aider la jeune femme à passer à travers son deuil, mais le fait qu’une plaie encore suintante sur sa main laisse passer des poils noirs drus ne semble pas attirer l’attention plus que nécessaire. Rien, non plus, à propos du fait que notre héroïne dévore des rats ou gobe le contenu de boîtes de pâté (avant de vomir copieusement)…
Booger s’amuse avec les références au comportement et à l’existence des chats, mais ironiquement, le film ne tombe pas suffisamment dans l’étrange et l’extrême pour s’éloigner véritablement du lot, surtout que la chose ne dure que 75 minutes.