Il y a de ces étrangetés, dans les suggestions de la plateforme Netflix, qui ont au moins le mérite d’avoir été choisies par le sacro-saint algorithme. À preuve, ce Georgetown, un drame de 2019 réalisé par nul autre que Christoph Waltz dans lequel la vedette de Inglorious Basterds tient aussi le rôle principal.
Waltz, donc, joue ici le rôle d’Ulrich Mott, un ressortissant allemand basé sur un personnage similaire dont la vie (et les manipulations) sont racontées dans un article publié dans le New York Times Magazine, en 2012.
Ce personnage, que l’on constate animé de grandes intentions, même s’il ne dispose que de peu ou pas de moyens, gravira peu à peu les échelons de la grande société de Washington, notamment après avoir commencé à fréquenter Elsa (Vanessa Redgrave), une femme plus âgée que lui qui, avec les années, a conservé son réseau de contacts.
Petit à petit, il cherchera à s’imposer comme intermédiaire auprès des puissants, quêtant ici une faveur, embellissant là une vérité… Jusqu’à ce qu’Elsa ne meurt, en apparence d’une chute dans l’escalier. Mais la police en viendra rapidement à croire que c’est plutôt Ulrich, le grand responsable de ce trépas, et le procès pour meurtre qui s’ensuivra donnera l’occasion, aux cinéphiles, de découvrir toute l’histoire.
Et cette histoire, eh bien, a un peu des allures de déjà vu. Oh, on joue bien, ici et là, sur les apparences, en donnant l’impression que le personnage principal est peut-être simplement mal compris, ou sous-estimé, voire tourné en ridicule parce que, tout simplement, il ne connaît pas les bonnes personnes; et on pourrait comprendre – du moins, en partie –, cette propension à enjoliver quelque peu les choses. Qui ne l’a pas déjà fait, après tout?
Mais ultimement, on se doute très bien de ce qui va se passer. Et il y a franchement bien peu d’ambiguïté lorsque vient le temps de se demander si Ulrich est un incompris ou un menteur patenté qui est allé jusqu’au meurtre devant une humiliation de trop.
Quant à la réalisation de Waltz, elle est ordinaire, hélas, sans cette originalité, voire cette folie que l’on attribue volontiers à l’acteur.
Georgetown, donc, ne réussira pas à se démarquer de la masse. Ne reste plus qu’à espérer que, quelque part, une ligne de code décide qu’il est temps de nous placer ce film devant les yeux…