The Pope’s Exorcist, supposément basé sur les véritables archives de Gabriele Amorth, qui a travaillé comme exorciste du Vatican, se situe à un étrange endroit, dans l’univers cinématographique, à mi-chemin entre la pâle copie et la parodie. Ce n’est pas l’enfer, mais ce n’est certainement pas le paradis, non plus.
Dans une abbaye espagnole à moitié reconvertie en résidence, une famille américaine se rend rapidement compte que quelque chose ne tourne pas rond : sont-ce les étranges murmures? Les bruits inexpliqués? Ou, carrément, le fait qu’Henry, le plus jeune de la famille, semble possédé par un démon?
La chose est connue : il faudra faire venir un exorciste, et qui de mieux que Russell Crowe jouant un prêtre italien un peu alcoolique, avec un accent à tout casser, pour sauver l’humanité des griffes des ténèbres?
La chose est connue, oui, car quiconque aura vu L’exorciste, le chef-d’oeuvre des années 1970, aura vu le meilleur des deux films. Il y a aussi quelques échos d’Amityville Horror, surtout avec un coup de téléphone semblant venir des profondeurs infernales… Bref, les références abondent, et après au moins 50 ans de films de possession démoniaque et d’exorcismes, force est d’admettre que l’on a peut-être fait le tour de la question.
Ou est-ce plutôt que les trois coscénaristes de ce long-métrage réalisé par Julius Avery – qui était aussi à la barre du fantastique Overlord – ont manqué d’idées? Quoi qu’il en soit, ce n’est pas nécessairement du côté du script que The Pope’s Exorcist doit tenter de trouver son salut.
Là où les choses s’améliorent, cependant, c’est du côté des visuels : autant avec les décors de l’abbaye elle-même que les maquillages outranciers d’Henry, en pleine possession satanique, ou encore avec les effets spéciaux très réussis, le film est un divertissement plus que solide. Clairement, M. Avery sait y faire, en matière d’esbroufe visuelle, et la chose est évidente.
Ultimement, pourtant, on a l’impression que le film ne va pas assez loin pour son propre bien. Oui, la finale est exubérante à souhait, mais il s’agit aussi d’une ouverture vers quelque chose de plus grand, de plus vaste, un genre de buddy movie version satanique, ou quelque chose du genre. Et l’idée pourrait probablement marcher, d’autant plus que le film a engrangé un peu plus de trois fois son budget.
Il faudra voir si The Pope’s Exorcist aura suffisamment de puissance biblique de son côté pour déboucher sur quelque chose de plus. En attendant, ce long-métrage est à voir pour ses effets, mais pas pour son scénario.