De la plaquette que l’on dévore en quelques minutes, au costaud roman graphique que l’on parcourt pendant plusieurs jours, voire plus, les amateurs de bande dessinée ont rendez-vous cette fin de semaine dans le cadre de la 12e édition du Festival BD de Montréal.
Pour l’occasion, la météo devrait être du côté des amateurs de ce croisement entre le roman et la peinture qui a su gagner ses lettres de noblesse au fil des ans, pour représenter, aujourd’hui, un art à part entière avec ses codes, ses immortels et ses formats souvent aussi uniques que variés.
Au téléphone, Mélanie La Roche ne cache pas son enthousiasme à l’idée de vivre son festival en tant que directrice de l’événement. « Je fais partie des gens qui ont redécouvert la BD à l’âge adulte, donc je suis probablement comme plusieurs personnes qui viennent au festival : je lisais un peu de BD quand j’étais plus petite, des Astérix, des Tintin et compagnie… J’ai perdu le contact, un peu, pendant quelques années, et il y a environ sept ou huit ans, j’ai redécouvert ce qui se faisait en termes de BD actuelle, au Québec; j’ai eu un gros coup de coeur », explique-t-elle.
« J’ai rencontré quelques bédéistes québécois en même temps », poursuit-elle. « Et clairement, j’aimais assez ça pour décider de proposer ma candidature pour le poste quand il a été mis en ligne! », ajoute-t-elle en riant.
La question revient probablement à chaque édition du festival, mais elle est toujours d’actualité : comment fait-on savoir aux moins jeunes et aux adultes que la bande dessinée n’est justement pas qu’un plaisir d’enfant, le samedi matin, à la bibliothèque du quartier? Comment fait-on découvrir ce monde qui semble parfois caché?
« J’ai pour dire que si une personne adulte ne lit pas de BD, présentement, c’est parce qu’elle n’est pas tombée sur la bonne; parce qu’en termes de production, que ce soit au Québec ou ailleurs, présentement, il y a de la qualité, il y a de la quantité, et il y en a vraiment pour tous les goûts! », répond Mme La Roche.
« La BD à laquelle on a été habitués, en étant plus jeunes, était probablement de la BD jeunesse, ou encore de la BD tout âge, justement comme les Tintin, les Astérix et compagnie. Mais depuis, on connaît tout ce qui est la vague de comic books américains, tout ce qui est des mangas provenant du Japon… Présentement, nous avons accès à une quantité incroyable de bandes dessinées, et il y en a vraiment sur tous les sujets et pour tous les types de lecteurs », ajoute-t-elle.
Des récits historiques en passant par les récits fantastiques, sans oublier les reconstitutions d’événements survenus récemment, par exemple sous la forme d’un bédé-reportage, la bande dessinée continue de se réinventer.
« Je me mets au défi, si des gens ont besoin de suggestions, de leur proposer des titres pour leur donner envie de reprendre goût à la lecture de bandes dessinées. »
Une mutation technologique en cours… et les bons vieux classiques
Outre des mises en page qui sortent du cadre habituel, pour transformer la façon de raconter des histoires, les bédéistes ont parfois accueilli la liseuse et ses dérivés, oui, mais ces dernières années, explique Mme La Roche, c’est plutôt du côté de l’audio que semble s’écrire une partie de l’avenir de la BD. Sans oublier le papier, bien sûr.
Et du papier, il y en aura dans le cadre du festival, qui se déroulera dès vendredi 26 mai sur la rue Saint-Denis, dans la métropole, entre les rues Gilford et Roy.