Catapultée ambassadrice des États-Unis à Londres, alors qu’elle devait plutôt tenter de relancer les activités diplomatiques américaines en Afghanistan, Kate Wyler, jouée par Keri Russell, se retrouvera coincée dans une conspiration qui pourrait bien entraîner le déclenchement de la Troisième Guerre mondiale. Bienvenue dans The Diplomat.
Créée par Deborah Cahn, qui a déjà travaillé, entre autres, sur Homeland et The West Wing, cette nouvelle série, dont la première saison de huit épisodes est sortie le 20 avril sur Netflix, tente de mêler grands enjeux géopolitiques avec lutte de pouvoir, mais aussi humour et montagnes russes relationnelles.
Kate Wyler, donc, est appelée au pied levé à s’installer dans l’ambassade américaine dans la capitale britannique. Premier obstacle : un assaillant encore non identifié vient d’attaquer un porte-avions anglais près du golfe Persique, avec un bilan de 41 morts. Tous les signes pointent vers l’Iran, mais il faudra rapidement tirer les choses au clair avant le déclenchement d’une escalade.
Deuxième obstacle : Hal Wyler, le futur ex-mari de Kate, a déjà lui aussi travaillé comme ambassadeur, avec le réseau de contacts que cela suppose. Cette expérience le rend très utile, mais l’homme (savoureux Rufus Sewell) est non seulement particulièrement cavalier dans sa façon d’agir, il a tendance a faire trébucher sa future ex-conjointe en tentant de l’aider.
Et troisième obstacle, enfin : dans tout ce chaos, la Maison-Blanche envisage aussi de choisir Kate comme prochaine vice-présidente. Alors il lui faudra éviter un conflit mondial, gérer son peut-être futur ex-mari et naviguer dans les eaux troubles des relations diplomatiques, en plus d’avoir le sentiment d’être constamment évaluée.
Avec seulement huit épisodes et une intrigue qui avance rapidement, bien souvent avec un jour écoulé par segment, The Diplomat exhibe sans aucune gêne ses influences provenant, justement, de The West Wing et Homeland. On sent presque une frénésie dans les dialogues, les façons de structurer l’action… Il n’y a pas vraiment de scène où les personnages sont filmés de face, côte à côte, alors qu’ils circulent dans des corridors, mais on finirait presque par penser que Martin Sheen va débarquer au détour d’un couloir.
L’humour va parfois désarçonner un peu le spectateur, notamment lors d’une scène de dispute dans les bois, entre Kate Wyler et Hal, alors que le président américain est en visite à leur résidence. Mais ces pointes ne servent qu’à détendre un peu l’atmosphère. Après tout, il y a déjà eu Veep, pour la politique un peu plus rigolote. Et évidemment The West Wing quand les choses sont plus sérieuses. Ou quantité d’autres séries du genre.
Rondement menée, bien réalisée, bien jouée, avec une Keri Russell très en forme et qui occupe tout l’espace nécessaire afin de mettre son personnage de l’avant, The Diplomat se dévore en moins d’une dizaine d’heures. Est-ce une série inoubliable? Réussira-t-on à conserver cet équilibre entre l’humour et la gravité de la situation, alors que les choses deviennent justement de plus en plus graves? Il faudra le voir dans une éventuelle deuxième saison…