Ah, qu’il fait bon être le roi… Mais est-ce bien le cas? Développé par Tributary Games et publié par Team17, King of the Castle est un jeu de gestion participatif qui exige non seulement du doigté et de la diplomatie, mais aussi la capacité de trancher dans le vif du sujet, ou plutôt trancher vif le sujet.
Dans un royaume fictif morcelé entre plusieurs provinces, le monarque doit réussir à contenter l’ensemble de la noblesse, alors que les différentes régions (et familles) jouent parfois violemment du coude pour faire leur place et, ultimement, placer leur dirigeant sur le trône. Non seulement le roi doit-il s’assurer d’avoir un héritier suffisamment légitime pour assurer la continuité de sa lignée, mais il doit aussi atteindre ses propres objectifs, fussent-ils commerciaux, militaires, agricoles ou politiques, tout en tentant d’éviter que les diverses maisons n’atteignent les leurs.
Le fonctionnement du jeu est relativement simple : chaque saison, le roi (et maître de jeu) devra résoudre trois événements qui sont accompagnés de décisions à prendre. Ces décisions, bien souvent soumises au vote des nobles (les autres participants), auront des conséquences positives, négatives, ou un mélange des deux. Ces décisions auront aussi un impact à long terme sur le jeu. Par exemple, jouer un roi et choisir un époux fera en sorte que l’option d’engendrer « naturellement » un héritier ne sera pas accessible.
Et bien entendu, puisque le roi a une influence limitée sur le résultat des divers votes, ce sont les autres participants qui pourront décider de favoriser la stabilité du royaume, de faire progresser leur propre machination pour espérer prendre le pouvoir, ou tenter de faire trébucher une maison rivale.
Clairement inspiré de Game of Thrones, avec cette tendance au chaos généralisé et cette impression de ne pouvoir garder la mainmise sur un royaume, même avec les meilleures intentions du monde, King of the Castle est un jeu joyeusement coloré, avec une musique à l’avenant, et de nombreuses possibilités pour personnaliser son avatar, qu’il s’agisse du monarque ou d’un noble. Saluons ici la possibilité de jouer quelqu’un représentant une bonne partie du spectre allant de l’individu cisgenre hétérosexuel à une personne non binaire bisexuelle.
Malgré toutes les bonnes intentions des développeurs, certains aspects irritent : tout d’abord, le jeu n’est pas offert en français, ce qui pourrait empêcher les participants unilingues francophones de comprendre les nombreux textes dont la lecture est nécessaire pour voter, le temps venu, ou encore de suivre les développements de l’intrigue.
Ensuite, et c’est sans doute là le côté le plus décevant, c’est que le maître de jeu doit impérativement partager son écran pour que les autres participants puissent suivre l’action. Bien entendu, tous les participants, y compris ceux qui ne possèdent pas de copie du jeu (il est possible d’accueillir jusqu’à 24 joueurs via un site internet et un code d’accès), verront l’écran lors des votes, mais autrement, le jeu n’indique pas qu’il soit nécessaire d’offrir plus d’informations.
King of the Castle offre aussi une variante qui fonctionne avec la plateforme Twitch, où les participants peuvent évidemment voir directement ce qui se déroule pour le maître de jeu, et voter dans l’espace de clavardage.
Joyeusement amusant et délicieusement chaotique, King of the Castle plaira aux amateurs de titres « sociaux », où les divisions et la collaboration entre les participants ajouteront cette touche essentielle pour offrir une expérience franchement agréable… à condition de ne pas oublier de montrer ce qui se passe, et d’inviter assez d’amis.
King of the Castle
Développeur : Tributary Games
Éditeur : Team17
Plateforme : Windows (testé sur Steam)
Jeu non disponible en français