Les jeunes Canadiens ont été lourdement affectés par la pandémie de COVID-19; malgré tout, ils se disent prêts à faire « tout ce qui est nécessaire » pour mitiger les effets de la maladie, tant que les dirigeants politiques font leur part pour produire de bons plans de protection, s’appuient sur l’avis d’experts et sont clairs et constants en matière de règles à respecter.
Voilà ce qui ressort du rapport intitulé It’s Difficult to Grow Up in an Apocalypse : Children’s and Adolescents’ Experiences, Perceptions and Opinions on the COVID-19 Pandemic in Canada, produit par l’UNICEF, en collaboration avec l’Université Brock.
Ces travaux, dirigés par la professeure adjointe Heather Ramey, ont été publiés la semaine dernière.
« Je crois que bien des gens estiment que les jeunes n’en ont rien à faire des restrictions, qu’ils veulent simplement que tout soit rouvert pour qu’ils puissent de nouveau se réunir avec leurs amis, mais ce n’est pas ce qu’ils nous ont dit », a-t-elle déclaré. « Ils disent vouloir une réponse ferme de la part du gouvernement et des décideurs, mais ils veulent également que les règles aient du sens et soient constantes. »
Pour mener son étude à bien, Mme Ramey s’est adjoint les services d’une autre Heather, Lawford, celle-là, qui travaille à l’Université Bishop. Ensemble, les deux femmes ont fait appel à trois groupes conseils de jeunes d’un peu partout au Canada. Les plus jeunes avaient entre 10 et 13 ans, et vivaient au Québec. Un autre groupe d’adolescents, âgés de 14 ans et plus, provenait d’un bassin d’ampleur nationale et s’est réuni sur une base mensuelle pour toute la durée du projet. Un troisième groupe, enfin, comprenait des individus dont l’âge allait jusqu’à 22 ans et qui vivent dans la région métropolitaine de Toronto.
Mme Ramey a également indiqué avoir été surprise par ce qu’elle a appris de la part des participants.
« On nous a dit des choses auxquelles je ne m’attendais pas », a-t-elle indiqué. « Les participants avaient des opinions particulièrement tranchées en matière d’intervention gouvernementale et de gestes posés par les décideurs, pour la suite des choses… Souvent, il s’agissait de demandes que je n’avais pas vues ailleurs. »
De façon similaire, les voix de plusieurs participants avaient elles-mêmes souvent été ignorées par des chercheurs ou les médias, une situation que les présents travaux de recherche visaient à corriger.
« Nous avons parlé à de jeunes gens provenant de plusieurs provinces et d’un territoire, alors nous avons couvert plusieurs zones géographiques canadiennes. Nous avons aussi discuté avec une population vraiment diversifiée, y compris des jeunes membres de la communauté LGBTQ+, des jeunes se trouvant dans des foyers, ainsi que des jeunes souffrant d’un handicap », a poursuivi Mme Ramey.
Le rapport révèle certaines tendances communes, mais le fardeau le plus important échoit aux enfants et aux jeunes qui doivent déjà surmonter des défis dans leur existence quotidienne, que ce soit en raison d’un handicap, de la pauvreté, de la discrimination ou d’autres facteurs.
Les travaux ont permis d’établir une liste de recommandations :
- Concentrer les ressources et les énergies pour favoriser le développement des jeunes et demander leur avis de façon régulière lorsque vient le temps de concevoir des politiques;
- Sous-tendre la prise de décision à l’aide d’avis d’experts qui sont facilement accessibles, afin d’améliorer la transparence des processus décisionnels;
- Améliorer l’accès aux infrastructures numériques et aux données pour que les étudiants puissent mieux participer à leur éducation et s’informer de façon plus complète;
- Promouvoir une meilleure connaissance des problèmes de santé mentale chez les jeunes et offrir des services facilement accessibles pour répondre aux besoins des divers groupes démographiques.