Le produit est titanesque: il n’y a pas vraiment d’autre adjectif permettant de décrire le MateView GT, un écran destiné aux joueurs qui sera lancé par Huawei au début de 2022. Ledit écran permet d’ailleurs d’obtenir une excellente expérience de visionnement, que ce soit pour les jeux ou les vidéos, mais certains aspects secondaires font tout de même sourciller.
Première incursion du côté des écrans de jeu de la part du géant chinois, le MateView GT s’étale sur une impressionnante diagonale de 34 pouces, le tout présenté sous la forme d’un écran légèrement incurvé, comme se doit tout bon ultrawide, ou plutôt ultralarge dans notre langue de Molière. En effet, s’il est monnaie courante, lorsqu’il est question de travail de bureau, ou simplement de maximisation de la productivité, de s’équiper d’un deuxième écran, ici, l’idée consiste à utiliser au maximum l’espace offert sur un écran. Les jeux qui utilisent bel et bien deux écrans sont après tout extrêmement rares, alors que la situation est inverse pour les écrans ultralarges.
Ainsi, lancez n’importe quel jeu de tir à la première personne un tant soit peu récent, et vous aurez droit à une expérience nouvelle, avec un champ de vision très largement augmenté, même comparativement à un écran 27 pouces, comme celui qu’utilise habituellement ce journaliste. Mieux encore, l’aspect courbé de l’écran permet de créer un effet « d’enveloppement », qui réplique en partie le véritable champ de vision humain. Nous ne voyons pas les objets et les endroits qui nous entourent selon un plan fixe et plat, après tout, et cette courbure donne la fascinante impression de « progresser » dans un jeu.
Bien entendu, pour profiter au maximum des caractéristiques du MateView GT, il faut utiliser le bon genre de jeux, c’est-à-dire les jeux de tir, tel que précédemment mentionné, les jeux d’aventure, les jeux de course… Bref, tout jeu à la première personne. De fait, se replonger dans Elite: Dangerous avec un écran plus large et courbe se rapproche peu à peu de l’expérience que l’on pourrait vivre en réalité virtuelle… sans les maux de coeur et les dépenses astronomiques pour cet équipement spécialisé.
Et lorsque vient le temps d’écouter des films, c’est tout aussi bien. Lorsque le format le permet (les vidéos YouTube semblent étrangement incapables de dépasser une certaine résolution, qui est inférieure aux capacités de l’écran), l’utilisateur se croira pratiquement au cinéma.
Tout cela est fort appréciable – et apprécié –, sans oublier le taux de rafraîchissement de 165 Hz, largement supérieur aux 60 images par seconde généralement recommandées pour une expérience « fluide » à l’écran.
Quelques petits irritants
Là où surviennent les sourcillements, c’est lorsque l’on se tourne vers la barre de son intégrée dans le pied de l’écran. S’il est fort bien que Huawei ait pensé à ajouter une façon de « sortir » le son d’un jeu affiché à l’écran, par exemple, la qualité sonore laisse franchement à désirer, les basses fréquences étant largement amorties, voire carrément absentes à certaines occasions. On se dit ainsi qu’il est préférable de s’en tenir à son casque d’écoute, que l’on peut d’ailleurs brancher dans une sortie audio standard située à l’arrière de l’écran.
Quelques particularités sont aussi à noter, bien qu’elles n’occasionnent pas de désagréments comme tel: l’écran dispose heureusement d’un mode d’émission limitée de lumière bleue, qui est nocive pour les lieux, puisque les logiciels tiers servant à réduire l’intensité de l’éclairage, comme f.lux, ou même le mécanisme intégré à Windows, fonctionnent mal sur le MateView GT et donneront une image particulièrement assombrie à la teinte rougeâtre.
De même, les ingénieurs de Huawei ont cherché à présenter un écran au cadre le plus mince possible; personne n’est contre la vertu, mais cela fait en sorte que tout le nécessaire à la transformation du signal électrique se trouve du côté de la fiche qui se branche dans la prise électrique. Aucun problème si notre barre de tension possède des prises alignées dans le « bon sens », et si l’espace vertical ne manque pas, mais autrement, la chose pourrait occasionner des maux de tête.
Tout cela mis ensemble, est-ce suffisant pour se priver du plaisir de l’utilisation du MateView GT? Pas du tout: bien sûr, les personnes souhaitant principalement effectuer du travail de bureau y trouveront à regimber, mais pour ceux-là, Huawei offre aussi le MateView, qui est, lui, justement destiné à l’environnement professionnel.
Non, pour 750 $, le MateView GT est un écran de très grande qualité, qu’on se plaira à adopter.