Ce genre de situation n’a pas été vu depuis bien longtemps: dans les allées de supermarchés américains, comme dans d’autres magasins, ou encore en ligne, les prix montent. Et ils montent, surtout, à une vitesse importante: en octobre dernier, le taux d’inflation a atteint 6,2 %, ce qui inquiète bien des gens, surtout à l’approche du temps des Fêtes. Pour savoir si cette tendance se maintiendra à long terme, il faut comprendre ce qui l’a provoquée.
Selon ce que rapporte le Pew Research Center, cette vague inflationniste (qui touche aussi le Canada, mais dans une proportion moindre que nos voisins du Sud) « semble être fondamentalement différente d’autres périodes inflationnistes qui étaient plus étroitement liées au cycle normal de l’activité économique ».
Parmi les explications avancées jusqu’à présent, les spécialistes évoquent les problèmes liés aux chaînes d’approvisionnement, les transformations du marché de l’emploi, le fait que les prix d’aujourd’hui sont mesurés par rapport aux prix affichés pendant les confinements forcés par la COVID-19, ou encore la forte demande liée à la relance de l’activité économique.
Ce qui est clair, c’est que ce problème est largement mondial, plutôt que d’être circonscrit aux États-Unis ou à un seul pays spécifique – malgré les efforts des républicains, chez l’Oncle Sam, pour blâmer le président démocrate Joe Biden, ou, au Canada, les démarches des conservateurs pour affirmer que le premier ministre Justin Trudeau est responsable de la situation.
Selon l’analyse du Pew Research Center, qui a porté sur 46 pays, l’inflation était plus importante dans 39 d’entre eux au troisième trimestre de 2021, que lors de la même période, en 2019. Dans 16 de ces pays, dont les États-Unis et le Canada, l’inflation dépassait les deux points de pourcentage supplémentaires comparativement au même moment, en 2019.
À 5,3 %, le taux d’inflation des États-Unis est le huitième plus important du groupe, devançant de peu la Pologne. Au Canada, on parle plutôt de 4,7 %.
À l’autre extrémité du spectre, on trouve le Japon, qui est aux prises avec une inflation chroniquement basse depuis des années, et même des périodes de déflation, depuis environ deux décennies, sans trouver de porte de sortie. Et depuis le quatrième trimestre de 2020, d’ailleurs, le pays est en territoire déflationniste, avec des prix à la consommation 0,2 % sous leur niveau du troisième trimestre de 2020.
Pour de nombreux travailleurs occupant des emplois aux salaires peu avantageux, cette inflation marquée va venir gruger des revenus déjà limités, et réduire d’autant les dépenses possibles, notamment pour les Fêtes, une période attendue par bien des entreprises pour se remettre des perturbations entraînées par la pandémie.