Un examen systématique des études portant sur les mauvais côtés des médias sociaux a permis d’identifier 46 effets délétères, allant des problèmes de santé physique et mentale aux impacts négatifs sur la performance au travail et dans un environnement académique, en plus des enjeux en matière de sécurité et de protection de la vie privée.
Des médias sociaux comme Facebook et Instagram sont utilisés par 3,6 milliards de personnes à l’échelle mondiale. Une meilleure connaissance des risques peut encourager la modération, en plus d’aider les ingénieurs logiciels, les enseignants et les décideurs à mettre au point des méthodes pour minimiser les effets négatifs, affirment les chercheurs responsables de ces nouveaux travaux.
« Les mauvais côté des médias sociaux ont majoritairement été étudiés sous l’angle de la psychopathologie. Ils ont reçu moins d’attention de la part des chercheurs en systèmes d’information », affirme la Dre Eila Erfani, directrice adjointe de la School of Information, Systems and Modelling de l’University of Technology à Sydney, en Australie.
« Les systèmes d’information s’intéressent sur l’impact des technologies sur les gens et les organisations afin de mieux répondre à leurs demandes. Identifier et comprendre comment réduire les conséquences de l’utilisation des médias sociaux fait partie de ce défi. »
Toujours selon Mme Erfani, « l’Organisation mondiale de la santé a reconnu la nécessité d’effectuer des travaux supplémentaires sur la question de la dépendance aux technologies de l’information, et le besoin de concevoir des stratégies pour prévenir et traiter ce problème ».
La Dre Erfani a collaboré avec la candidate au doctorat Layla Boroon, ainsi qu’avec le professeur adjoint Babak Abedin; leur étude, The Dark Side of Using Online Social Networks: A Review of Individuals’ Negative Experiences, a été publiée dans le Journal of Global Information Management.
« Nous avons étudié plus de 50 études publiées entre 2003 et 2018. Certains des impacts négatifs les plus répandus comprennent des conséquences psychologiques, comme la jalousie, le sentiment de solitude, l’anxiété et la baisse de l’estime de soi, ainsi que l’exposition à des logiciels malveillants et des tentatives d’hameçonnage », a mentionné Mme Boroon.
Les chercheurs ont regroupé les effets négatifs selon six thèmes:
- Le coût des échanges sociaux: cela comprend les effets psychologiques, comme la dépression, l’anxiété ou la jalousie, ainsi que d’autres coûts, comme la perte de temps, d’énergie et d’argent;
- Les contenus désagréables: cela inclut une vaste gamme de contenus qui agacent, dérangent ou irritent, comme les contenus désagréables, violents, sexuels ou encore obscènes;
- Les risques pour la vie privée: ceux-ci font référence à la fraude et aux arnaques, en lien avec le stockage, la réutilisation ou le partage d’informations avec des tierces parties;
- Le cyberharcèlement: tout ce qui touche aux abus ou au harcèlement effectué par des groupes ou des individus, notamment sous la forme de messages abusifs, de mensonges, de stalking ou de dissémination de rumeurs;
- Mauvaise performance: tout ce qui concerne les mauvais résultats au travail ou à l’école.
Pour les chercheurs, la prochaine étape consiste à mettre au point des applications, des aspects du design et d’autres solutions qui peuvent réduire ces effets négatifs.