Une contraction de près de 7%, chaque année, d’ici 2050: voilà ce qui attend l’économie canadienne si rien n’est fait pour lutter contre les changements climatiques, affirme une nouvelle note d’information d’Oxfam. Pour l’ensemble des pays du G7, la « formule minceur » grimperait à 8,5% sur une base annuelle, ce qui entraînerait la perte de 4800 milliards de dollars au cours des 30 prochaines années.
Selon l’organisation, qui s’appuie sur l’assureur Swiss Ré, les dirigeants des plus grandes économies de la planète doivent urgemment s’engager à combattre bec et ongles les transformations climatiques. Dans le cas contraire, les compressions économiques équivaudraient au double de celles encaissées pendant la pandémie de COVID-19, où les contractions ont avoisiné 4,2%, en moyenne.
L’appel est effectué tout juste après une rencontre des ministres des Finances du G7, où il a été question d’un taux fiscal plancher pour l’ensemble des entreprises, y compris les géants du web, mais aussi, justement, d’actions concrètes pour aider le climat.
Outre les sept plus grandes économies du monde (États-Unis, France, Italie, Royaume-Uni, Japon et Canada), les impacts seraient encore plus importants dans d’autres pays importants du monde. En fait, selon l’étude de l’assureur, sur les 48 pays examinés, l’Inde pourrait voir son PIB fondre de 27% d’ici 30 ans. Ce serait encore pire pour les Philippines, dont 35% de l’économie disparaîtrait purement et simplement.
L’inaction face à la crise climatique pourrait venir s’ajouter aux impacts économiques majeurs de la pandémie, dont l’effacement d’années de progrès dans la lutte contre la pauvreté extrême, et plus précisément la pauvreté extrême.
Selon un rapport du Programme des Nations unies pour le développement, plus de 200 millions de personnes pourraient tomber ou retomber dans cette extrême pauvreté, faisant passer à une personne sur sept, environ, le taux de pauvreté extrême sur la planète.
De son côté, la Banque mondiale évoque un ajout de 32 à 132 millions de personnes à cette triste catégorie, d’ici 10 ans, en raison des changements climatiques.
« Les arguments économiques en faveur de l’action climatique deviennent indéniables, indique Catherine Caron, agente principale de campagnes d’Oxfam-Québec, par voie de communiqué. Il faut maintenant que le Canada et tous les gouvernements des pays du G7 prennent des mesures courageuses pour réduire leurs émissions et renforcer le financement de l’action climatique. »
Oxfam juge également que les pays du G7 ne respectent pas leur engagement de verser 100 milliards de dollars par année aux pays pauvres pour les aider à lutter contre les changements climatiques. L’organisation estime que les engagements actuels des pays concernés représentent un financement public total pour le climat de l’ordre de 39 milliards de dollars d’ici 2025, dont seulement un quart (8 à 10 milliards de dollars) est destiné aux mesures d’adaptation.