Plus de 200 millions de personnes pourraient se retrouver dans un état de pauvreté extrême, faisant passer à plus d’un milliard le nombre de gens touchés par cette précarité maximale, affirme le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), qui met en garde contre cet impact majeur précipité par la pandémie de COVID-19.
Afin de contrer cette tendance plus qu’inquiétante qui devrait atteindre son point culminant dans une décennie, en 2030, le PNUD encourage les pays membres de l’ONU à accélérer leur atteinte des objectifs de développement durable.
L’étude mise de l’avant par l’agence internationale, qui s’inscrit dans le cadre d’un partenariat entre le PNUD et le Pardee Center for International Futures de l’Université de Denver, évalue l’impact de différents scénarios de reprise suite à la COVID-19 sur les objectifs de développement durable, en évaluant les effets multidimensionnels de la pandémie au cours de la prochaine décennie, lit-on dans une note d’information publiée en ligne.
Les 207 millions de nouveaux gens extrêmement pauvres représentent le « pire » scénario envisagé par les experts ayant produit l’étude présentée par le PNUD. Par ailleurs, le nombre de femmes pauvres dans le monde augmenterait de 102 millions, le tout par rapport à la trajectoire que suivait la planète avant l’éclatement de la pandémie, en mars de cette année.
Dans le cas où les prévisions « normales » se réaliseraient, ce serait 44 millions de personnes qui sombreraient dans l’extrême pauvreté, soit le fait de vivre avec seulement 1,90$ US par jour, selon la définition de la Banque mondiale.
Pire encore, si le scénario le plus pessimiste survient, le PNUD estime que 80% de la crise économique entraînée par la COVID-19 s’étirerait sur une décennie, en raison de la perte de productivité, ce qui retarderait la reprise de la croissance, alors que les indicateurs économiques étaient largement au vert avant la crise sanitaire.
Toujours selon le PNUD, l’étude révèle aussi que si les États investissent dans les objectifs de développement durable, notamment dans le filet social, les dossiers de gouvernance et d’économie verte, il serait possible de « non seulement empêcher la progression de l’extrême pauvreté, mais aussi de dépasser la trajectoire de développement que le monde suivait avant la pandémie ».
Selon ce qui est qualifié de scénario « ambitieux, mais néanmoins réalisable », cette démarche « permettrait de faire sortir 146 millions de personnes supplémentaires de l’extrême pauvreté, de réduire l’écart de pauvreté entre les sexes et de diminuer le nombre de femmes pauvres à hauteur de 74 millions, tout en tenant compte des conséquences actuelles de la pandémie de COVID-19 », mentionne l’étude.
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