Le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) revient sur sa décision de l’été 2019, où l’agence fédérale avait imposé de nouveaux prix favorisant davantage les petits fournisseurs internet. Selon l’un de ces fournisseurs, la décision rendue jeudi nuira à la concurrence et entraînera une hausse des prix, tout en avantageant les grands joueurs, qui occupent déjà une position particulièrement avantageuse dans le marché canadien.
« C’est la pierre devant la tombe de la concurrence en matière de télécommunications au Canada », affirme ainsi Andy Kaplan-Myrth, vice-président aux affaires réglementaires et aux dossiers liés aux grands fournisseurs chez Teksavvy.
« Les plus grandes et plus rentables entreprises en télécommunications du pays ont tiré profit des failles du système pour en tirer profit, le tout en toute impunité. À mesure que les compétiteurs commenceront à quitter le marché, les consommateurs en paieront le prix. »
Dans sa décision, le CRTC estime que le fait d’avoir plusieurs joueurs ayant chacun leur réseau est « une forme de concurrence plus stable » que si ces joueurs louent plutôt un accès aux réseaux déjà en place. Toujours au dire du Conseil, l’objectif de la décision rendue jeudi consiste à favoriser l’accès des consommateurs canadiens aux installations de très haute vitesse passant par la fibre optique.
Pour plusieurs nouveaux joueurs et entreprises de moindre envergure, toutefois, il est impensable de mettre sur pied des réseaux à part, un processus qui est particulièrement prohibitif. Aux yeux de ces entreprises, dont Teksavvy représentait le fer de lance dans le contexte des démarches auprès du CRTC, il était donc plus que souhaitable que le Conseil force les grands fournisseurs à vendre de la bande passante en gros aux petits fournisseurs, et ce à des prix réduits. Ultimement, plaident ces petits fournisseurs, c’est le consommateur qui en sort gagnant, lui qui pourra payer moins cher pour se brancher.
Toujours chez Teksavvy, on a déjà fait savoir qu’en raison de la nouvelle décision, les plans de mise sur pied d’un service de téléphonie sans fil seraient annulés, tout comme l’intention de miser dans le cadre de l’offre du prochain bloc de spectre.
« Depuis 2016, l’objectif du CRTC est d’achever la transition vers un modèle de gros dégroupé pour l’accès aux réseaux à large bande à haute vitesse des grandes entreprises. Ce modèle favorisera une plus grande concurrence et de nouveaux investissements, afin que l’industrie puisse mieux répondre aux besoins des Canadiens. La décision d’aujourd’hui nous permettra de nous concentrer sur cet objectif, tout en offrant une certitude sur le marché aux fournisseurs de services internet », mentionne de son côté Ian Scott, président du CRTC.
Les grands fournisseurs du pays (Rogers, Bell, Telus) n’avaient toujours pas réagi à la décision du CRTC au moment d’écrire ces lignes, jeudi soir.
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