Plus d’un an après l’arrivée du virus de la COVID-19 aux États-Unis, les Américains sont de moins en moins heureux des mesures de confinement mises en place pour lutter contre la pandémie. En fait, indique une nouvelle enquête du Pew Research Center, les habitants du pays de l’Oncle ont une vision de plus en plus négative de la gestion de la pandémie par les pouvoirs publics. Cependant, ils sont optimistes par rapport aux politiques de la nouvelle administration Biden, y compris en matière de vaccination.
Le coup de sonde indique en fait un retour du balancier: après un total de 72% de répondants ayant signalé, aussi loin qu’en mai 2020, c’est-à-dire quelques mois à peine après le début de la pandémie en territoire américain, qu’ils souhaiteraient se faire vacciner, 69% de gens ont mentionné le même avis en date du mois dernier.
Entre ces deux périodes, deux autres sondages, effectués respectivement en septembre et en novembre de l’an dernier, indiquent que 51% et 60% des personnes interrogées auraient alors accepté qu’on leur injecte un vaccin contre la COVID-19. Ces deux résultats ont été constatés alors que la période électorale américaine était à son paroxysme, et que le futur président des États-Unis, Joe Biden, faisait notamment campagne sur l’importance de vacciner la population contre la maladie, tandis que son adversaire républicain, Donald Trump, a toujours raillé les mesures de protection sanitaire évoquées par son rival démocrate.
Désormais, au moins 19% des adultes américains ont reçu un minimum d’une dose de vaccin contre la COVID-19, et les autorités vaccinent au moins 1 million de personnes en plus chaque jour.
Fluidité
De l’avis du Pew Research Center, les facteurs poussant certains Américains à vouloir se faire vacciner (et d’autres non) sont fluides, même si certaines différences existent entre des groupes démographiques et politiques précis.
Ainsi, 61% des Noirs américains disent vouloir un vaccin contre la COVID-19, en hausse par rapport à 42% en novembre dernier. Les différences entre les divers groupes ethniques seraient d’ailleurs plus réduites qu’auparavant.
C’est sans surprise chez les plus âgés que l’on trouve l’une des plus fortes proportions de gens souhaitant se faire vacciner: jusqu’à 41% des aînés ont déjà reçu une dose de vaccin, et 44% de cette population entendent probablement, ou définitivement, se faire vacciner.
Les femmes (66%) sont un peu moins portées que les hommes (72%) à recevoir l’un ou l’autre des vaccins autorisés aux États-Unis contre la COVID-19. Johnson & Johnson a récemment fait autoriser son vaccin à une seule dose, un développement qui pourrait transformer la vitesse à laquelle la population américaine (et la canadienne) est immunisée contre le SARS-COV-2.
Et le dénigrement systématique des mesures sanitaires de la part des républicains a eu un impact à long terme: les démocrates sont 27 points de pourcentage plus portés à se faire vacciner que les républicains (83% contre 56%). Pire encore, selon le Pew Research Center, ce gouffre statistique ne fait que s’accroître.
Une menace nationale
Par ailleurs, près des deux tiers des répondants à l’enquête (63%) estiment que la pandémie est une « menace importante envers la santé de la population dans son ensemble ».
La COVID-19 a beau être une menace, une proportion toujours plus mince de la population américaine estime qu’il serait utile d’imposer des mesures de protection supplémentaires, soit 27%, comparativement à 44% en novembre. Quelque 41% des répondants croient que les mesures devraient demeurer inchangées, contre 31% qui jugent que les restrictions devraient être réduites.
Encore une fois, les républicains sont les principaux tenants d’une levée (partielle ou totale) des mesures, et s’opposent tout particulièrement à l’imposition de mesures additionnelles.