J’ignore si les personnes développant des jeux qui auraient pu paraître dans les années 1990 sont des nostalgiques, ou des jeunes qui n’ont jamais connu cette époque et l’idéalisent un peu. Quoi qu’il en soit, Heroes of Hammerwatch – Ultimate Edition propose une expérience totalement rétro, qui aurait certainement fait fureur à l’époque de la SNES.
Heroes of Hammerwatch – Ultimate Edition débute dans la petite bourgade d’Outlook. Bien que certains personnages nous renseignent sur la ville et nous demandent de récupérer des objets perdus, le jeu n’a pas vraiment d’histoire digne de ce nom. Comme dans plusieurs action-RPG, le but consiste à traverser des mines, des grottes et des donjons, à affronter toutes sortes de créatures belliqueuses, à récolter du butin pour améliorer notre équipement, et à tenter d’atteindre le sommet du « Forbiden Spire », la cime interdite de ce Royaume de fantasy.
On sélectionne notre héros parmi les neuf classes disponibles (paladin, ranger, magicien, chasseur de sorcières, etc.). Certaines, comme prêtre ou gladiateur, ne deviennent accessibles que plus tard dans le jeu. On compte des options permettant de personnaliser notre avatar, principalement la couleur des cheveux ou de son habillement, mais étant donné la vue horizontale assez éloignée de l’action et le fait qu’on distingue très peu les détails dans ce monde aux graphiques en 8-bit, il s’agit d’une mécanique sur laquelle il ne vaut pas la peine de perdre trop de temps.
Les combats dans Heroes of Hammerwatch – Ultimate Edition sont vraiment minimalistes, se limitant à appuyer sur un ou deux boutons à répétition. Rien de bien emballant, surtout en comparaison avec la moyenne des jeux contemporains d’action-RPG. On vise avec le bâton analogique de droite de la manette (une ligne blanche apparaît d’ailleurs à l’écran pour indiquer l’orientation de son tir), et l’on se déplace avec celui de gauche. Une gâchette est utilisée pour les assauts rapprochés, et l’autre pour les attaques à distance. C’est tout.
En dépit de ses combats simplistes, Heroes of Hammerwatch – Ultimate Edition est d’une difficulté impardonnable, et l’on meurt à tout bout de champ. À chaque décès, on recommence l’aventure depuis le début, mais heureusement, les cartes sont générées aléatoirement, ce qui brise un peu la monotonie. On perd toutes les ressources amassées lorsqu’on est tué. On trouve au moins des ascenseurs dans les niveaux, permettant d’envoyer son butin à la surface. On conserve aussi l’expérience acquise, ce qui rend moins ardus les passages suivants dans un même tableau.
Les différents services offerts à Outlook, comme le forgeron fabriquant armes et armures ou l’entraîneur améliorant nos habiletés quand on monte de niveau, sont débloqués petit à petit grâce à l’or, aux pierres précieuses et aux différents minéraux que l’on ramène en ville. On peut acheter des items facilitant notre aventure, comme une bague augmentant la vitesse de régénération, des bottes pour se déplacer plus vite, et même des animaux de compagnie, qui nous seconderont lors des combats, mais comme ils sont assez dispendieux (25 000 pièces d’or pour les plus abordables), il faut faire beaucoup de « grinding » pour s’en procurer un.
L’édition Ultimate de Heroes of Hammerwatch comprend les trois DLC parus précédemment (Witch Hunter, Pyramid of Prophecy et Moon Temple), et ajoute un nouveau mode Game+, permettant de recommencer la partie depuis le début sans perdre la progression de son personnage. On trouve aussi un nouveau mode de jeu coopératif, pouvant accueillir jusqu’à quatre personnes simultanément, ce qui facilite beaucoup l’expérience. Malheureusement, les lobbies sont assez peu peuplés, et comptent peu de joueurs en ligne.
On trouve tellement de titres aux mécaniques complexes et aux graphiques magnifiques sur les consoles de nos jours que je comprends assez mal l’intérêt d’un jeu aussi simple et rétro, mais si vous appréciez le genre, Heroes of Hammerwatch – Ultimate Edition vous en donnera pour votre argent.
6/10
Heroes of Hammerwatch – Ultimate Edition
Développeur : Crackshell
Éditeur : Blitworks
Plateformes : Nintendo Switch, Playstation 4, Xbox One (testé sur PS4)