Dans la foulée des élections hors-normes du 3 novembre dernier, aux États-Unis, où les Américains ont non seulement élu Joe Biden à la présidence, mais aussi renouvelé l’ensemble de la Chambre des représentants et une partie du Sénat, les nouveaux élus semblent très fortement campés du côté des croyants, alors que le portrait religieux de l’Amérique est pourtant en pleine transformation, avec une désaffection des églises.
Selon un recensement effectué par le Pew Research Center, environ 88% des membres du Congrès se disent chrétiens, soit 468 des 531 qui siègent aux deux Chambres du pouvoir législatif américain. On compte aussi 33 juifs, deux bouddhistes, trois musulmans, deux hindous, et une poignée d’autres personnes appartenant à d’autres confessions. Près d’une vingtaine d’élus ont aussi refusé de répondre, ou on dit ne pas savoir.
Seul une élue, la sénatrice démocrate de l’Arizona Kyrsten Sinema, dit ne pas avoir d’affiliation religieuse.
Pourtant, au sein de la population américaine, c’est environ le quart des gens (26%) qui disent ne pas avoir de telle affiliation, et qui se décrivent plutôt comme agnostiques, athées, ou « rien en particulier ».
Toujours dans l’ensemble de la population des États-Unis, environ les deux tiers (65%) se disent chrétiens (de diverses dénominations).
À la Chambre des représentants, les protestants sont les plus nombreux, comparativement aux catholiques (236 élus contre 134). La situation est similaire au Sénat, tout comme les proportions: on y compte 58 protestants pour 24 catholiques.
Le nombre de mormons, lui, demeure sensiblement le même: on en dénombre 6 à la Chambre, et 3 au Sénat, alors qu’il y a 25 juifs chez les représentants, et 8 chez les sénateurs.
Tant chez les démocrates que chez les républicains, la très grande majorité de la députation se dit chrétienne. On dénombre ainsi 175 représentants et 35 sénateurs chrétiens démocrates, contre 208 représentants et 50 sénateurs de la même affiliation religieuse chez les républicains.
Gérontocratie?
L’âge est aussi un grand facteur de division entre les élus du Congrès et ceux qu’ils représentent. Les membres de la Chambre sont ainsi généralement plus vieux que leurs électeurs. Au début du 116e Congrès, il y a deux ans, l’âge moyen des représentants était de 57,6 ans, comparativement à 62,9 ans pour les sénateurs. D’ailleurs, à l’image du président sortant Donald Trump (76 ans) et du président élu Joe Biden (78 ans), les dirigeants de la Chambre, Nancy Pelosi, et du Sénat, Mitch McConnell, ont tous deux largement dépassé l’âge normal de la retraite.
Mme Pelosi a ainsi atteint la barre des 80 ans, ce qui ne l’a pas empêchée d’être réélue à la présidence de la Chambre des représentants, même si cela s’est effectué par une courte majorité. Quant à Mitch McConnell, président du Sénat pour l’instant, il a 78 ans.
L’âge médian de la population américaine, selon le recensement de 2010, est de 37,2 ans.
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Élections américaines: les enjeux au Sénat, à la Chambre et dans les États