Le scénario est relativement classique: celui du parent et de son enfant que le temps a séparé, et qui s’exilent en un endroit donné, se donnant au passage le temps et la volonté de crever l’abcès et de régler leurs problèmes. Made in Italy, premier long-métrage du réalisateur James D’Arcy, qui signe aussi le scénario, suit cette structure narrative connue, mais de façon assez efficace pour que le film soit agréable à voir.
Rien ne va plus pour Jack Foster; normalement responsable d’une galerie d’art huppée à Londres, le voilà qui repousse le moment où il officialisera son divorce avec Ruth, sa future ex-femme et la fille du propriétaire de ladite galerie. Soucieux de conserver son travail et de protéger son gagne-pain – et, par extension, sa vie professionnelle –, il se décidera à renouer avec son père, Robert, pour tenter de vendre la maison familiale quasi laissée à l’abandon depuis 20 ans en Italie.
Robert, autrefois peintre célèbre, n’est plus que l’ombre de lui-même depuis de nombreuses années. Depuis l’abandon de la maison en Italie, en fait, en raison de la mort de son épouse. Et les deux hommes ne se parlent plus, ou presque plus depuis belle lurette. Il faudra pourtant qu’ils se réconcilient, et on sent venir la suite. Il est à noter que pour les gens tenant à faire la blague, le « special set of skills » de Liam Neeson (Robert), consiste ici à être rongé par la culpabilité et à pouvoir peindre, malgré tout.
Cela a déjà été mentionné, Made in Italy respecte les codes du genre. Pas tout à fait une version masculine d’Under a Toscan Sun, il se déroule néanmoins dans la même région, avec, à la clé, un renouveau immobilier, d’abord, mais aussi une refonte émotionnelle et psychologique des personnages principaux. Il est aussi un peu cliché que notre personnage principal, un peu gauche, tombe pratiquement littéralement sur une jeune mère italienne magnifique, intelligente et passionnée qui tombera assez rapidement sous son charme.
On aurait, en fait, aimé quelques anicroches, quelques détours scénaristiques, quelques embûches… bref, quelque chose qui nous fasse douter de la possibilité que nos deux protagonistes, le père et le fils, puissent finalement enterrer la hache de guerre et se dire les vraies choses.
Malgré tout, Made in Italy est un film sympathique qui met de l’avant des acteurs potables évoluant dans de magnifiques paysages. On se prend à vouloir partir en région, à laisser derrière soi l’agitation de la ville pour renouer avec la lenteur, la nature, la vie en communauté. Bref, un bon film de pandémie et de post-pré-confinement.