Il est urgemment nécessaire de changer les méthodes de traitement des migrants en provenance d’Afrique du Nord qui traversent la Méditerranée, afin d’éviter la multiplication des morts liées aux dangers de l’océan et aux conditions de détention en Libye, affirment le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
De passage à Paris pour une réunion avec différents États européens à propos de la situation en Méditerranée, le haut-commissaire Filippo Grandi et le directeur général de l’OIM, Antonio Vitorino, ont soutenu que « la violence survenue ces dernières semaines à Tripoli a rendu la situation plus désespérée que jamais, et il faut désormais agir à tout prix ».
Le bombardement d’un centre de détention de migrants, dans le cadre du conflit qui oppose le gouvernement libyen aux troupes rebelles parties de l’est du pays, a fait plusieurs dizaines de morts au sein d’un groupe de personnes se trouvant déjà dans des conditions particulièrement difficiles.
Se disant heureux du consensus visant à justement mettre fin à la « détention arbitraire » des réfugiés et migrants en Libye, les chefs du HCR et de l’OIM précisent qu’un processus de libération ordonnée doit être mis en œuvre pour les personnes détenues dans les centres de détention, et pour les transférer vers des zones urbaines ou vers des centres ouverts, rapporte l’ONU sur son site web.
« Cela leur permettra de bénéficier ensuite d’une liberté raisonnable de mouvement, d’un hébergement, d’une assistance et d’une protection contre les violences et les abus », ont-ils dit.
« Compte tenu des risques d’abus, de mauvais traitements ou de décès, personne ne devrait être renvoyé dans un centre de détention en Libye après avoir été intercepté ou secouru en mer », ont ajouté MM. Grandi et Vitorino.
Le HCR et l’OIM appellent également les Etats à reconnaitre le rôle crucial joué par les ONG. « Les ONG ne devraient pas être criminalisées ni stigmatisées pour avoir sauvé des vies en mer. Les navires de commerce, sur lesquels on compte de plus en plus pour mener des opérations de sauvetage, ne doivent pas être poussés à transférer les personnes secourues auprès des garde-côtes libyens, ni à les faire débarquer en Libye, un pays dépourvu de ports sûrs », mentionnent encore les dirigeants des deux organisations internationales.
Entretiens journalistiques #32 – Alex Panetta, la Maison-Blanche et le baseball